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Des homosexuels mieux acceptés mais des clichés qui persistent

Les chiffres tendent à s'améliorer pour les personnes LGBTQI+ mais des poches d'homophobie persistent et les clichés ont encore la vie dure. [Illustration / GREGOR FISCHER DPA / AFP].

A quelques jours de la Gay Pride parisienne du samedi 29 juin, et au moment où le débat sur l'ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes bat son plein, une étude s'est intéressée au regard des Français sur l'homosexualité et l'homoparentalité.

Etablie par l'institut Ifop en partenariat avec la Fondation Jasmin Roy et la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, ndlr), celle-ci met en lumière une acceptation croissante de l’homosexualité et de l’homoparentalité dans la société.

Mais elle fait état, aussi, d'une persistance de certains clichés à l'encontre des personnes LGBTQI+, en particulier chez les Français les plus influencés par la religion.

Pour plus de huit Français sur dix, l'homosexualité est une sexualité comme une autre

Premier enseignement, en 2019, 85 % des Français estiment que l’homosexualité est «une manière acceptable et / ou comme une autre de vivre sa sexualité».

Quoique toujours significative, la proportion de ceux voyant dans l’homosexualité «une maladie que l’on doit guérir» ou «une perversion sexuelle que l’on doit combattre» est aujourd'hui très limitée, à 15 %, alors qu'elle était de 31 % en 1996 et de 64 % en 1975.

En dehors des catégories de la population caractérisées par un faible niveau socioculturel (où le niveau de personnes hostiles atteint 22 % chez les personnes sans diplôme), ou celles ayant un niveau social inférieur à la moyenne (23 % chez les personnes dont le revenu est inférieur à 800 euros), les franges de la population les plus hostiles à l'homosexualité sont celles caractérisées par un plus fort respect des préceptes religieux comme les musulmans (63 %) ou les catholiques pratiquants (20 %).

Un Français sur trois trouve «choquant» qu'un couple gay s'embrasse

L’étude souligne aussi que la part des Français trouvant «choquant» qu’un couple gay s’embrasse ou «se tiennent la main» dans un lieu public a diminué de moitié depuis juin 1996 pour s'établir aujourd'hui à 33 % et 17 % respectivement.

Seules les personnes âgées de plus de 65 ans (52 %) ou de confession musulmane (71 %) sont, en 2019, majoritairement choquées à l’idée qu’un couple gay s’embrassent dans la rue.

Concernant d’autres formes de visibilité des LGBT, comme la Gay Pride, seuls 26 % des Français sont désormais choqués par cette manifestation, contre 46% en 1996.

72 % des français accepteraient bien un enfant homosexuel

Autre signe d'une certaine normalisation à l'égard des LGBTQI+, cette fois au chapitre de la parentalité, 83 % des Français pensent «qu'un couple homosexuel est capable d'assurer son rôle de parent aussi bien qu'un couple hétérosexuel».

Plus la personne interrogée fréquente des offices religieux, moins elle est d'accord (88 % pour les personnes qui assistent uniquement à des cérémonies sont d'accord contre 54 % qui fréquentent de manière hebdomadaire).

D'autre part, 72 % des Français affirment qu’ils accepteraient bien que leur enfant soit homosexuel. Toutefois, là encore, ceux témoignant d’une pratique religieuse régulière se distinguent, avec un taux d’acceptation qui tombe à 43 % chez ceux qui fréquentent un lieu de culte chaque semaine.

Des clichés homophobes et transphobes qui ont la vie dure

Si, dans l'ensemble, une plus grande tolérance vis à vis des LGBTQI+ est observée, cette normalisation n'anéantit toutefois pas certains clichés récurrents à l'égard des homosexuels.

Ainsi, 20 % des Français estiment que certaines professions où l'on est en contact permanent avec des enfants devraient être «interdites aux homosexuels», indique l'enquête.

Parmi les sondés, 27 % se déclarent mal à l'aise en présence de personnes transgenres et 14 % avec des personnes homosexuelles ou bisexuelles du même sexe qu'eux.

Au total, 30 % des Français ont au moins une fois été mal à l'aise avec des personnes LGBTQI+.

Des Français qui ont tendence à davantage réagir face à des propos homophobes

Dernier enseignement, près de quatre Français sur dix (37 %) déclarent utiliser le mot «pédé» ou «enculé» dans des mouvements d’énervement à l’égard de n’importe qui. Un chiffre stable depuis 15 ans. 

Mais si l’utilisation courante d’insultes à connotation homophobe ou considérées comme telles persiste à un haut niveau au sein de la société, les Français sont désormais largement majoritaires (67 % contre 51 % en 2004) à ne plus rester passifs face à des propos homophobes.

En effet, selon l'enquête, 29% essaieraient de faire changer d’avis la personne en question et cesseraient de la voir si elle persistait (contre 14 % il y a 15 ans) et 38 % essaieraient de la faire changer d’avis sans pour autant accorder d’importance au fait d’y arriver ou pas.

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