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Service national universel : quel bilan à mi-parcours ?

Alors que la première expérimentation du service national universel s'achève vendredi 28 juin, après deux semaines d'immersion, les autorités tirent les premiers enseignements de cette initiative signée Emmanuel Macron, destinée à relancer la «cohésion nationale».

Pendant quinze jours, 2.038 jeunes volontaires, âgés de 15 à 16 ans et issus de treize départements, ont participé à la première phase, dite «de cohésion». Avec, au menu, des activités physiques en pleine nature, des formations aux premiers secours, des initiations aux valeurs républicaines (devise, lever du drapeau, chant de la Marseillaise...), des tests de français, des modules sur le Code de la route, des missions de ramassage de déchets, des bilans de santé... Le tout, hébergés dans des internats et encadrés par militaires et éducateurs.

Et, à croire Gabriel Attal, secrétaire d'Etat à la Jeunesse et pilote du SNU, l'entreprise est un succès. Dans les colonnes de 20 Minutes, le plus jeune membre du gouvernement se félicite de la «rigueur» que les règles du SNU inculqueront aux volontaires, évoquant leur «volonté de participer aux cérémonies patriotiques dans leur territoire» une fois le service terminé. Il annonce d'ailleurs que plusieurs volontaires du SNU assisteront aux cérémonies du 14 juillet à Paris : certains défileront sur les Champs-Elysées, d'autres seront assis dans la tribune officielle ou distribueront le programme de la commémoration aux invités. Le secrétaire d'Etat espère que cette expérience, faite de missions d'entraide et de moments collectifs, non seulement facilitera le brassage social, et donnera lieu un «déclic de l'engagement» chez les jeunes – au sein du monde associatif notamment.

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© Un soldat explique à des volontaires comment jouer à un jeu de stratégie militaire à Luxeuil-Saint Sauveur (Haute-Saône), le 24 juin 2019.

Un programme trop dense ?

 «On a fait plein de rencontres de gens qui habitent assez loin de chez nous. On risque de ne pas se revoir. Ici c’est un mélange d’école, de colo de vacances et de service militaire. Moi j’aime bien l’ambiance», témoignaient sur France Inter deux jeunes volontaires accueillis dans un centre des Hautes-Pyrénées. Un enthousiasme partagé par de nombreux participants, même si la plupart auraient préféré faire davantage d'activités en plein air, plutôt que des cours théoriques «comme si on était en classe». 

La secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, en visite dans un lycée des Ardennes accueillant les premiers jeunes du SNU, a elle-même défendu un bilan «très positif» au micro de France Bleu. «Certains se sentent un peu fatigués et c'est normal, mais ils vivent une expérience incroyable et sont très heureux [...] Ces jeunes seront les meilleurs ambassadeurs du SNU», a-t-elle affirmé, jugeant que «les choses ont été bien organisées, bien gérées, bien structurées». 

Lors d'une conférence de presse, mardi 9 juillet, la secrétaire d'Etat a confirmé qu'à l'échelle nationale, «les jeunes étaient heureux et fatigués», mais également «fiers» de faire partie de la première cohorte de jeunes du SNU. Evoquant «un programme particulièrement dense», elle a toutefois reconnu «peut-être un manque de temps de respiration entre les activités» et une «expérience physiquement un peu usante pour les jeunes et les encadrants». A tel point qu'«il va falloir adapter les modules» pour les rendre moins denses, a-t-elle annoncé.

DES MALAISES ET DES COUACS

Reste à savoir si le SNU va séduire au long terme. Car, entre les volontaires qui ont fait un malaise lors de l'inauguration d'une statue en plein soleil à Evreux (Eure), une jeune fille qui s'est évanouie lors d'une cérémonie à Tourcoing (Nord) et les quatre adolescents qui ont été exclus pour mauvais comportement, en passant par les nombreux tweets comparant le SNU à un embrigadement militariste, au film La Vague de Dennis Gansel ou à des images de propagande issus de pays totalitaires, le SNU a quand même connu quelques ratés. 

Pour la deuxième phase du SNU, qui se déroulera entre juillet 2019 et juin 2020, les jeunes réaliseront une mission d'intérêt général de deux semaines auprès d'associations, de collectivités ou de corps en uniforme. Libre à chacun, ensuite, de poursuivre son engagement pendant trois à douze mois lors d'une mission d'intérêt général dans une structure liée à la défense, la sécurité, l'accompagnement des personnes ou encore la préservation de l'environnement. A terme, le SNU devrait être généralisé avant 2026, pour un coût total de 1,6 milliard d'euros par an.

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