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Le service civique attire des jeunes en quête de sens

Depuis 2010, plus de 350.000 jeunes se sont engagés en service civique. [JACQUES DEMARTHON / AFP].

Lancé il y a bientôt dix ans sous Nicolas Sarkozy, le service civique, qui permet aux jeunes de 16 à 25 ans de s'engager dans une mission d'intérêt général connait un vrai succès. L'an dernier, ils étaient 140.000 volontaires à s'être lancés dans l'aventure.

Pour Béatrice Angrand, nouvelle présidente de l'Agence du service civique, le dispositif est ainsi devenu «une politique publique qui pèse sur toute la société», a-t-elle estimé, jeudi 4 juillet, à l'occasion de la présentation du bilan annuel de l'Agence.

Et les chiffres, encore une fois, de lui donner raison, puisque, au total et depuis 2010, ce sont 350.000 jeunes qui se sont emparés de ce dispositif comme un véritable tremplin pour leur avenir.

D'une durée de six à douze mois, et pouvant s'effectuer juqu'à l'âge de 30 ans pour les personnes en situation de handicap, le service civique permet à des jeunes, très souvent curieux et en quête de sens, d'effectuer une mission d’intérêt général dans des domaines variés tels que ceux la solidarité, le sport, la culture, notamment, ou encore l'environnement, qui connaît, au vu des mobilisations récentes sur le climat un succès croissant.

En tête des structures où les missions sont effectuées, les associations arrivent en outre largement en tête (62 % des jeunes), suivies des services de l’Etat (20 %), des établissements publics (10 %) ou des collectivités territoriales (6 %).

Pour son engagement, les volontaires perçoivent une indemnisation de 580,62 euros net par mois (dont 473,04 euros pris en charge par l’Etat et 107,58 euros par l’organisme d’accueil).

Vers une articulation service civique / SNU

Pour des jeunes peu diplômés ou sortis du système scolaire (25 % ont un niveau CAP/BEP ou sont des «décrocheurs», ndlr), le service civique peut aussi constituer une passerelle vers l'emploi.

Un «Club de Valorisation du Service Civique», regroupant diverses grandes entreprises, est sur la même ligne. Ces entreprises «se sont ainsi engagées à porter un regard bienveillant sur les CV des demandeurs d’emploi qui ont fait un service civique», a expliqué Béatrice Angrand.

De son côté, Yves Desjacques, Directeur général adjoint et Directeur des Ressources Humaines du Groupe La Poste n'hésite pas à qualifier les jeunes en service civique «d'objecteurs de conscience de l'indifférence, qui donnent de leur temps et s'inscrivent dans une démarche noble».

Il déplore toutefois un certain «déficit de reconnaissance et des portes du monde de l'entreprise qui leur sont encore trop souvent fermées», alors que dans le même temps les volontaires font preuve «d'un grand sens de l'autonomie, de responsabilité, d'ouverture d'esprit et d'empathie». Des qualités indéniables pour réussir.

C'est en outre dans ce contexte que, dans les années à venir, le dispositif a pour but d'accueillir davantage de jeunes encore, d’autant qu’il doit faire «partie intégrante» du futur Service national universel (SNU), dont il est «parfaitement complémentaire», avait expliqué à l’Agence France-Presse le secrétaire d’Etat en charge du dossier, Gabriel Attal.

Après une phase obligatoire d’un mois (15 jours en internat, 15 jours d’engagement dans une association ou une collectivité locale), le SNU – qui concernera à terme 800.000 jeunes par an, à l’horizon 2022-2023 – pourra se décliner en une deuxième phase, facultative.

Dans ce cadre, les jeunes pourront s’engager dans du bénévolat, ou chez les pompiers, par exemple. Mais «le plus gros flux» de ces volontaires sera orienté vers un service civique, a précisé Béatrice Angrand.

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