Alors qu’ils étaient en tournage dans le Queensland, dans le nord-est de l'Australie, Hugo Clément et son équipe ont été interpellés le lundi 22 juillet par la police australienne. Censés être jugés en septembre prochain, le procès a finalement été annulé.
En charge de la nouvelle émission de France 2, «Sur le front», le journaliste accompagné de ses trois autres collègues s'étaient rendus à la manifestation anti-Adani (protestation contre la construction d’une grande mine de charbon par le groupe indien Adani NDLR) pour les besoins d’un reportage sur l’environnement.
Avant que la police vienne interrompre le tournage, ils étaient en train de filmer l’action de blocage du port de charbon Abbot Point par des activistes de l’ONG Frontline Action on Coal.
Inculpés pour «intrusion sur une voie ferrée»
Au moment de leur arrestation, Hugo Clément et son caméraman marchaient le long de la voie ferrée, avec un groupe de manifestants. Bien qu'ils ne manifestaient pas, la police a décidé de les arrêter pour «violation de propriété privée».
Un journaliste du Guardian présent sur place pour couvrir l’événement a filmé la séquence. La vidéo publiée montre qu’après avoir été fouillés, les journalistes ont été emmenés dans le véhicule de police avant de rejoindre le poste de police.
«Arrêtés et placés en détention pendant 7 heures»
Après sa remise en liberté, le journaliste s’est confié aux médias anglophones. Il accuse la police australienne de l’avoir empêché d’exercer son travail. «Nous n’avons pas compris pourquoi ils nous ont arrêtés. Nous ne faisions rien, si ce n’est notre travail», a-t-il confié à l’Australian Associated Press.
Sur son compte Instagram, le reporter a également raconté son arrestation.
«Nous les filmions [les militants] lorsque les policiers sont venus nous arrêter sans motif», a-t-il expliqué. « Nous avons été remis en liberté à condition de ne plus nous approcher des sites appartenant à l’industrie du charbon », a-t-il ajouté.
Contacté par nos confrères du Parisien, Hugo Clément a également précisé : «C’est ma première garde à vue alors que j’ai enquêté dans des pays beaucoup moins démocratiques que l’Australie, où le droit de la presse est censé être fondamental […] C’est une façon de nous intimider».
La police australienne abandonne les charges contre les 4 journalistes
Libérés sous caution, les quatre français avaient été appelés à comparaître le 3 septembre prochain devant un tribunal local. Mais ce jeudi 25 juillet, quelques jours après son arrestation, Hugo Clément a annoncé une bonne nouvelle sur son compte Twitter.
"La police du Queensland a décidé d'abandonner les charges (injustes) retenues contre nous après notre arrestation [...] Il n'y aura donc pas de procès", a-t-il écrit.
L’ambassade de France en Australie m’informe que la police du Queensland a décidé d’abandonner les charges (injustes) retenues contre nous après notre arrestation lors d’un reportage pendant une manifestation. Il n’y aura donc pas de procès.
— Hugo Clément (@hugoclement) July 25, 2019
Le journaliste en a également profité pour remercier tous les soutiens reçus depuis lundi dernier.
Merci à tous les Australiens qui nous ont soutenu ces derniers jours ! Remerciement particulier au syndicat des journalistes @withMEAA
— Hugo Clément (@hugoclement) July 25, 2019