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Pourquoi les canicules provoquent-elles souvent des pics de pollution ?

La qualité de l'air se dégrade à cause des concentrations en ozone. La qualité de l'air se dégrade à cause des concentrations en ozone. [© LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Dans les grandes villes comme Paris, températures caniculaires rime souvent avec mauvaise qualité de l'air. Un phénomène causé par l'ozone (O3), un polluant «estival».

Sa forte concentration dans l'atmosphère est liée à la manière dont cette molécule est créée. Il faut savoir que l'ozone est un polluant «secondaire» : il n’est pas rejeté directement par les voitures ou les usines mais provient de réactions chimiques entre d’autres polluants, appelés «précurseurs».

Au-dessus de nos têtes, les molécules d'oxydes d’azote (NOx) et les Composés organiques volatils (COV) réagissent en effet sous l'effet des rayons UV du soleil, ce qui a pour résultat de créer de l'ozone. Donc, plus le soleil est fort – et donc les températures élevées –, plus la quantité d'ozone dans l'atmosphère est importante. Il se forme d'ailleurs surtout l'après-midi. Une situation qui s'aggrave quand il n'y a pas ou peu de vent pour le disperser.

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Toutefois, il ne faut pas confondre cet ozone responsable des pollutions, qui est présent dans les basses couches de l'atmosphère, avec la «couche d'ozone». Totalement différente, cette dernière est située beaucoup plus haut dans le ciel (entre 20 et 40 km d'altitude) au sein de la stratosphère.

Pas de législation sur l'ozone

A noter qu'il n'y a pour l'instant aucune loi française ou européenne qui établirait une concentration maximum d'ozone dans l'air. Seule existe une «valeur cible» pour la protection de la santé, qui ne doit pas être supérieur à 120 microgrammes d'ozone par m3 en moyenne sur huit heures. Cette limite ne doit pas être dépassée plus de 25 jours par an.

En région parisienne, l'association de surveillance de la qualité de l'air Airparif dispose de deux seuils : celui de recommandation et d'information (180 microgrammes par m3) et d'alerte (240 microgrammes par m3). Par exemple, pour ce mardi 23 juillet, l'organisme annonce des concentrations d'ozone supérieures au seuil d'information. Le record en Ile-de-France a été atteint en 1994, avec une valeur atteignant 357 microgrammes par m3.

Sur le temps long, «l'intensité des pics de pollution a tendance a diminuer», grâce normes françaises et européennes qui ont permis de faire baisser les émissions de précurseurs d'ozone (-40 % pour le NOx et - 60 % pour les COV) depuis 1994, selon Aiparif. En revanche, l'organisme de mesure souligne que la concentration moyenne d'ozone dans l'air ambiant a nettement assez augmenté sur la période :

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Les effets du polluant sur la santé

Que ce soit lors des pics de pollution ou en raison de l'exposition quotidienne, ce gaz irritant a des conséquences néfastes sur le corps humain, en particulier sur le système respiratoire. L'ozone est notamment associé à l'augmentation des crises d'asthme et d'admissions hospitalières pour causes respiratoires et cardiovasculaires, d'après Santé Publique France.

C'est pourquoi, il est recommandé d'éviter les efforts physiques lors de ces épisodes de pollution, en particulier pour les individus les plus sensibles (personnes âgées, asthmatiques, jeunes enfants). Il est également conseillé d'aérer son logement le matin, car les niveaux d'ozone augmentent l'après-midi.

Les autorités prennent généralement des mesures pour tenter de diminuer les niveaux d'ozone. Cela peut aller jusqu'à la mise en place de la circulation différenciée, comme cela avait été le cas lors de l'épisode de pollution à la fin du mois de juin.

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