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Automobile : attention, la prime à la casse va être plus dure à obtenir dès le 1er août

250.000 dossiers ont d'ores et déjà été déposés au 14 juillet.[Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

Victime de son succès, la prime à la reconversion (ou prime à la casse) va être sérieusement rabotée à partir du 1er août. Le gouvernement a modifié les conditions d’obtention de cette aide, et certains y perdent plus que d’autres.

Le décret, publié au journal officiel mercredi 17 juillet, prévoit notamment d'exclure du dispositif l'achat de véhicules de plus de 60.000 euros. Il stipule aussi que les véhicules acquis devront afficher des émissions de CO2 inférieures à 117 grammes par kilomètre, contre un plafond de 122 grammes jusqu'à présent.

Seuls les voitures immatriculées après le 1er septembre 2019, les diesels produits à partir de cette date et les véhicules classés en vignette Crit'air 1 (essence depuis 2011) resteront éligibles à la prime à la conversion. De plus, les véhicules flex-fuel fonctionnant au superéthanol E85 seront favorisés car leur éligibilité prendra en compte un abattement de 40% sur leurs émissions de CO2.

Les sommes revues à la baisse

Les 50% des ménages les plus riches et les «personnes morales» (majoritairement les sociétés) ne seront par ailleurs plus éligibles à la prime à la conversion, sauf s’il s’agit de l’achat de véhicules électriques.

Dans le même temps, «les différents niveaux de prime sont revus à la baisse à l'exception des véhicules les plus propres», stipule le décret. La prime pourra cependant toujours atteindre jusqu'à 5.000 euros pour les ménages les plus modestes acquérant une voiture hybride ou électrique.

le gouvernement craint d'exploser le budget

La prime à la conversion concerne des acheteurs de véhicules neufs ou d'occasion, thermiques ou électriques, mettant au rebut un véhicule ancien essence ou diesel. Au début du mois, la ministre des Transports Elisabeth Borne - depuis mercredi également en charge de la Transition écologique - avait souligné la nécessité de recentrer cette prime, qui a rencontré un vif succès, vers «les ménages les plus modestes» et les véhicules «vraiment plus propres».

«250.000 demandes d'aides ont d'ores et déjà été déposées au 14 juillet 2019 pour accompagner les Français dans leur changement de véhicule, contre 100.000 au cours du premier semestre de l'an dernier», a indiqué mercredi soir le ministère.

Il souligne que «si un tel rythme de dépôt de près de 10.000 demandes par semaine était maintenu, plus de 450.000 dossiers seraient déposés sur l'année et l'objectif d'un million de primes serait atteint dès le milieu de l'année 2020». A ce rythme, «la prime dépasserait de 300 millions d'euros le budget d'environ 600 millions initialement prévu dans la loi de finances pour 2019», met également en avant le ministère.

des professionnels inquiets, d'autres heureux

Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), qui représente notamment les concessionnaires, avait dénoncé dans la journée «une décision prise sans concertation, au coeur de l'été» et qui «anéantit complètement le dispositif qui permettait d'aider les ménages à acquérir un véhicule moins polluant». Elle estime que les «montants d'aide ont été drastiquement diminués» avec le seul objectif de maîtriser les dépenses publiques et demande une rencontre urgente avec la nouvelle ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne.

Les concessionnaires devraient subir un important préjudice économique avec la dévalorisation d'une partie de leur stock d'automobiles qui ne sera plus éligible à cette aide gouvernementale. En revanche, la filière bioéthanol s'est réjouie du décret, estimant qu'il «incitera les constructeurs automobiles à développer des motorisations flex-fuel E85». «Le superéthanol E85 réduit de plus de 40% les émissions nettes de CO2» a affirmé la Collective du bioéthanol, dans un communiqué.

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