Donald Trump a menacé mercredi de libérer dans leur pays d'origine les jihadistes européens détenus en Syrie si leurs pays, comme la France et l'Allemagne, ne les rapatriaient pas eux-mêmes.
Au cours d'un échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche à propos de la résurgence de Daesh, le président américain a évoqué le problème des combattants étrangers faits prisonniers par les Forces démocratiques syriennes (FDS), la coalition arabo-kurde sur laquelle les Etats-Unis se sont appuyés pour déloger le groupe terroriste de la région qu'il contrôlait à cheval sur la Syrie et l'Irak.
Trump threatens Europe. "We're holding thousands of ISIS fighters right now. And Europe has to take them. And if Europe doesn't take them, I'll have no choice but to release them into the countries from which they came. Which is Germany and France and other places." pic.twitter.com/iroBd7Txgo
— Aaron Rupar (@atrupar) August 21, 2019
«Nous détenons des milliers de combattants de Daesh en ce moment. Et l'Europe doit les reprendre», a dit le dirigeant américain. «Si l'Europe ne les reprend pas, je n'aurai pas d'autre choix que de les libérer dans les pays d'où ils viennent, c'est à dire la France, l'Allemagne et d'autres endroits», a-t-il ajouté. «Nous les avons capturés, nous en avons des milliers et maintenant, comme d'habitude, nos alliés n'en veulent pas».
400 à 500 ressortissants français dans les camps
«Les Etats-Unis ne vont pas les garder à Guantanamo pendant 50 ans et payer pour ça», a poursuivi le milliardaire américain. Il a aussi rappelé que le «califat» géographique de Daesh avait été rayé de la carte, appelant les pays qui y avaient été confrontés à en faire davantage pour éviter une résurgence du groupe jihadiste. «A un certain moment, la Russie, l'Afghanistan, l'Iran, l'Irak, la Turquie, il va bien falloir qu'ils se battent eux aussi», a-t-il dit. «Parce que est-ce que nous voulons rester là-bas 19 ans de plus? Je ne crois pas, non.»
Les FDS ont indiqué détenir plus de 10 000 jihadistes, dont 2 000 venant de pays autre que la Syrie ou l’Irak. Selon le ministère français des Affaires étrangères, 400 à 500 ressortissants hexagonaux se trouvent dans les camps gérés par les Kurdes, dont une grande majorité d’enfants. Le gouvernement a déjà rapatrié cinq, puis douze mineurs (en mars et en juin), mais refuse de voir les adultes revenir sur le territoire national.