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Policiers, gendarmes et pompiers se font agresser 110 fois par jour

Les outrages et violences à agents ont grimpé de 60 en vingt ans.[AFP]

Des pompiers agressés par les victimes qu’ils viennent secourir, un policier frappé d’un coup de pied en pleine mâchoire par un patient hospitalisé, des gendarmes caillassés lorsqu’ils patrouillent… Chaque jour, les forces de l’ordre sont la cible, en moyenne, de 110 agressions. Un chiffre record qui inquiète.

Dernier exemple en date : l'agression, ce samedi 14 septembre, de deux sapeurs-pompiers Étampes (91), alors qu'ils intervenaient sur un assèchement d'appartement, selon la préfecture de l'Essonne. Si un suspect a bien été interpellé, les autorités ont de nouveau appelé «au respect pour ces femmes et ces hommes engagés au quotidien au service des autres».

Il s’agit là d’un phénomène de fond, qui connait une croissance continue depuis les années 2000, même si le mouvement des gilets jaunes a amplifié les statistiques. Ainsi, les outrages et violences à agents ont grimpé de plus de 60 % en vingt ans, révèle Le Figaro. A titre d’exemple, en 2005, l’année des émeutes de banlieues, 55 000 avaient été recensés. En 2018, ils ont dépassé les 65 000 (chiffres de la Direction centrale de la sécurité publique).

Un point inquiète particulièrement les forces de l’ordre. Depuis 2012, le nombre de violences contre les dépositaires de l’autorité publique a dépassé celui des outrages. «Non seulement les délinquants n’ont plus peur de braver les dépositaires de l’autorité, mais ils les agressent physiquement encore plus souvent qu’ils ne les insultent», détaille un commissaire de la préfecture de police de Paris.

Un contexte déjà critique, avec les suicides de policiers

Les pompiers eux aussi voient avec inquiétude la flambée de ces attaques directes. En 2017, ils ont été 2 813 a se déclarer victimes d’une agression durant une intervention, indique l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Une hausse de 213 % en dix ans. «Jets de pierre, de cocktails Molotov ou de parpaings, attaques et destruction de véhicules, les sapeurs-pompiers ne sont plus seulement victimes de simples incivilités, mais de véritables guet-apens», alerte le colonel Grégory Allione, de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, dans le quotidien.

Le ministère de l’Intérieur se retrouve donc plus que jamais face au défi de protéger ses hommes, face à une délinquance toujours plus violente à l’encontre de l’uniforme et dans un contexte social où les forces de l’ordre sont prises à partie en tant que représentantes du pouvoir. Le tout alors qu’en interne, la crise est réelle au sein des effectifs policiers. Au moins 47 d’entre eux se sont donnés la mort depuis le début de l’année. Soit, en moyenne, un tous les cinq jours.

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