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Une rentrée de la dernière chance pour Les Républicains

La renaissance du parti conservateur, si tant est qu'elle est possible, s'annonce longue et périlleuse. [© PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Quelle sortie de crise à droite ? Dans le flou depuis l'élection d'Emmanuel Macron, refroidis par leur échec aux européennes, Les Républicains font leur rentrée cette semaine pour tenter de renaître de leurs cendres, ou du moins survivre.

Une reprise qui coïncide avec le lancement officiel de la campagne pour la présidence du parti, sans chef depuis la démission de Laurent Wauquiez après la débandade au scrutin du 26 mai. Alors que son président par intérim, le ténor Jean Leonetti, ne sera pas candidat, trois prétendants au titre sont officiellement dans la course, après avoir recueilli les parrainages d'au moins 1.311 adhérents et 10 parlementaires.

Le favori est pour l'heure Christian Jacob. Le président de LR à l'Assemblée nationale, qui se dit sans ambition présidentielle, a déjà lancé sa campagne, mardi soir, lors d'un meeting dans les Alpes-Maritimes. Il a affirmé vouloir «rassembler, réconcilier, rebâtir» et «sortir des petites chapelles» pour construire une «cathédrale» de «l'alternance après le macronisme», alors que certains ténors du parti ont claqué la porte pour créer leur propre micro-parti, à l'image de Valérie Pécresse avec «Libres!».

A noter que le département du sud-est symbolise bien les fractures de la droite, puisque c'est là que s'affrontent régulièrement le très sécuritaire député Eric Ciotti et le maire de Nice parfois «Macron-compatible», Christian Estrosi. Bien que frères ennemis, les deux figures de LR étaient toutefois présents au meeting – preuve d'une ébauche d'union ? 

Les deux autres candidats sont les députés Julien Aubert et Guillaume Larrivé. Le premier veut s'imposer comme la carte souverainiste de LR, opposée au fédéralisme européen mais préoccupée de justice sociale et du rôle de l'Etat. Le second défend de son côté une ligne «nationale et libérale» – il veut supprimer le droit du sol –, réservant surtout ses critiques à l'égard d'Emmanuel Macron, ce «premier président post-national, au risque de la guerre civile».

Le test des municipales de mars

Si quelques premiers coups ont déjà été portés, c'est ce samedi, lors de l'université d'été du parti à La Baule (Loire-Atlantique), que la campagne en vue de l'élection du 12 octobre sera véritablement lancée. Les trois candidats en lice se retrouveront pour exprimer leurs visions de la droite, leurs attentes, et donc leurs différences.

Se voulant arbitre de la campagne, le président du Sénat, Gérard Larcher, qui sera au rendez-vous de samedi, a de son côté prévu de sillonner la France afin de rebâtir un projet pour «la droite et le centre», estimant qu'il y a encore un espace à conquérir entre LREM et le RN, notamment en s'appuyant sur les maires, «clés de voûte de la République».

La droite profitant encore néanmoins d'un important ancrage local, contrairement à LREM ou aux écologistes, les municipales de mars 2020 pourraient donc bien être une chance de renaître pour le parti conservateur. Du moins s'il ne tombe pas dans le piège des Marcheurs, qui voudraient faire des alliances avec les élus LR «compatibles». Et ainsi acter encore davantage l'érosion de la droite traditionnelle et la toute-puissance du camp Macron.

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