En direct
A suivre

Tout savoir sur Jean-Paul Delevoye, pressenti pour devenir ministre des retraites

Il peut s'appuyer sur une longue expérience politique, entamée en 1977 par admiration pour le général de Gaulle. [©Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

C’est une arrivée attendue. Haut-commissaire à la réforme des retraites auprès d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, Jean-Paul Delevoye pourrait bien entrer très prochainement au gouvernement pour devenir ministre chargé de ce dossier complexe.

Réputé habile négociateur, l’ancien élu du Nord-Pas-de-Calais, a en effet reçu une proposition de la part de l’Élysée cet été, qu’il aurait déjà accepté selon des informations parues dans le Journal du Dimanche.

Le rapport Delevoye

Son arrivée, si elle se confirme officiellement, semble logique puisque Jean-Paul Delevoye a planché dix-huit mois sur la construction du futur système de retraites par points, cher à Emmanuel Macron. Dans un rapport rendu mi-juillet, le haut-commissaire de 72 ans avait préconisé la mise en place d'un «système universel», fusionnant les 42 régimes existants.

Il a également recommandé l'instauration d'un âge d'équilibre à 64 ans pour toucher une retraite à taux plein. Cette trouvaille a fait bondir de nombreux partenaires sociaux, qui ont d'ailleurs annoncé des manifestations dès la mi-septembre.

«Quand vous naviguez, il y a des vagues plus ou moins hautes», philosophait récemment le haut-commissaire devant des journalistes. «Je ne crains absolument pas les tempêtes mais ma capacité à adapter les voiles pour ne pas casser le bateau».

Et pour cause, ce fidèle de Jacques Chirac, peut s'appuyer sur une longue expérience politique, entamée en 1977 par admiration pour le général de Gaulle. Maire, député, sénateur... L'ancien négociant en aliments pour bétail s’est aussi construit un solide réseau en présidant l'Association des maires de France pendant 10 an (1992-2002).

la Légion d'honneur en 2015

A la suite de son éviction en novembre 2015 de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Jean-Paul Delevoye s'est vu confier les rênes de la commission d'investiture pour les élections législatives du mouvement «En Marche!», où il a été propulsé avec la réputation de savoir transcender les clivages partisans. Pour preuve, il rappelle volontiers son exclusion en 2013 de l'UMP, après avoir soutenu un socialiste pour lui succéder à la mairie de Bapaume (Pas-de-Calais).

«Je comprends pourquoi il a été mis à ce poste. C’est un négociateur né», avait dit de lui Jean-Pierre Raffarin qui l’avait choisi en 2002 comme ministre de la fonction publique (poste qu’il occupe jusqu’en 2004).

À la tête, cinq ans durant, de la troisième assemblée de la République, Jean-Paul Delevoye a entretenu d'excellentes relations avec la gauche dès le début du mandat de François Hollande, qui lui a remis la Légion d'honneur en octobre 2015. Il s'est targué d'avoir fait du Palais d'Iéna le siège des grands rendez-vous sociaux.

Son bilan à la tête du CESE a été aussi marqué par des réformes pour assainir les finances de l'institution, dans le collimateur de la Cour des comptes. Auparavant, il s'était fait mieux connaître des Français pour son action de Médiateur de la République, d'avril 2004 à mars 2011.

Par ailleurs, ce père de quatre enfants, élevé au même lycée jésuite d'Amiens qu'Emmanuel Macron, se dit aussi fier de son permis poids-lourds en rappelant volontiers que chaque été, pendant ses études, il aimait conduire les camions de grains à Rouen.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités