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Urgences : la grève se poursuit malgré les pansements de l'Etat

La fièvre ne retombe pas. Né il y a six mois, le mouvement de grève au sein des urgences a résisté à l'été et continue de gagner du terrain, jugeant les propositions du gouvernement insuffisantes.

Preuve d'un malaise durable, une centaine de services d'urgences de l'hôpital public étaient en grève début juin, ils sont désormais 233 à être touchés, d'après le collectif Inter-Urgences à l'origine du mouvement, et 195 selon le gouvernement. Alors que le secteur hospitalier craque de partout (engorgement des services, burn out et suicides de soignants, agressions, sous-effectifs, attentes interminables pour les patients, fermetures de lits...), les soignants réclament de meilleures conditions de travail. Et ce, avec le soutien de plus de neuf Français sur dix, selon un sondage Odoxa qui date de fin juin.

Après avoir débloqué en juin une enveloppe de 70 millions d'euros d'aides (dont une prime de risque de 100 euros nets mensuels), la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé cette semaine de nouvelles mesures pour «améliorer la situation» de services d'urgences «en surchauffe». Au programme : «admission directe» pour les personnes âgées pour réduire les passages, «vidéo-assistance» dans tous les Samu et Ehpad pour éviter des hospitalisations superflues en cas de «pathologie bénignes», consultations médicales réalisées par des médecins libéraux, extension des compétences des «infirmiers de pratique avancée»...

En demande d'actes forts

D'autres annonces suivront la semaine prochaine, a averti Agnès Buzyn, qui recevra le 9 septembre «tous les acteurs du secteur», des syndicats et fédérations hospitalières aux représentants des médecins libéraux et du collectif Inter-Urgences.

Reste que les grévistes se disent sceptiques quant à l'efficacité de ces pansements d'Etat. Pour sortir de l’asphyxie, les grévistes exigent du gouvernement, en plus de la fin de l’austérité budgétaire, des actes beaucoup plus forts. Comme la création de 10.000 postes pour les 550 urgences du pays, une augmentation des salaires de 300 euros, ou encore l’arrêt des fermetures de lits, «première des revendications», avec l'objectif «zéro bracard dans les couloirs».

Autant de revendications qui seront au cœur de la nouvelle journée de grève annoncée par la CGT-Santé pour le 11 septembre prochain.

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