Au lendemain de la déclaration de candidature de Cédric Villani aux municipales à Paris, les troupes de La République en Marche n'ont pas perdu de temps pour ouvrir les hostilités contre le dissident.
La riposte a en effet été immédiate : dès ce jeudi 5 septembre matin, les plateaux de télé et de radio ont été pris d'assaut. A commencer par Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, qui s'est lancée à la charge sur France Inter et s'est dite «très déçue humainement» par Cédric Villani.
Sur CNews, le secrétaire d'Etat Gabriel Attal a dégainé son «immense regret» après cette division, tandis qu'une autre figure de LREM, Stanislas Guérini, délégué général du parti, était présent au front sur Europe1. Jamais très loin des combats, la porte-parole des Marcheurs à l'Assemblée, Aurore Bergé, est ensuite venue en renfort sur Twitter :
Il y a un candidat @enmarchefr à Paris et un seul, c'est @BGriveaux. Et nous mettrons toute notre mobilisation pour le faire gagner.
Il permet le rassemblement des talents au delà même d'En Marche comme le démontrent les soutiens de @jclagarde et de @dburkli. https://t.co/GQVWtsF7vD— Aurore Bergé (@auroreberge) September 5, 2019
Le premier concerné, Benjamin Griveaux, s'est lui-même jeté dans la bataille sur RTL, délivrant un tir de barrage nourri : «Cédric Villani n'a pas tenu sa promesse», «c'est un candidat dissident» ou encore «on ne s’improvise pas candidat à la mairie de Paris en quelques semaines».
Quelle stratégie en vue des municipales ?
Accusant le coup face à la «technique macronienne» (quitter un parti pour apparaître «disruptif») employée par Cédric Villani, la formation présidentielle doit désormais mettre au point une stratégie de riposte efficace en vue de l'élection municipale. Car dans six mois, ce sera peut-être le mathématicien franc-tireur qui précipitera la perte du soldat LREM dans la capitale en empiétant sur son électorat.
Pour rappel, en 2001, après un quart de siècle de règne de la droite, c'est une situation similaire qui a permis à la gauche de conquérir Paris. Alors que Philippe Séguin était le candidat officiel du RPR, Jean Tiberi, le maire sortant, a formé une liste dissidente. Au second tour, une triangulaire fratricide a ainsi laissé le champ libre à Bertrand Delanoë, élu tout en étant minoritaire (49 % des voix).