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Greenpeace dénonce des coûts cachés dans la gestion des déchets nucléaires

La centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly, le 23 août. La centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly, le 23 août.[GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Greenpeace tire la sonnette d'alarme. L'ONG écologiste affirme, dans un rapport publié mercredi («les coûts cachés des déchets nucléaires»), que la quantité de déchets radioactifs générés par l'industrie nucléaire est largement sous-estimée par la filière. Le coût de cette approximation se chiffrerait en milliards d'euros.

En effet, la filière de l'atome classe les matières nucléaires, crées tout au long du processus de production d'énergie, en deux catégories : celles appelées «matières valorisables» (pas comptabilisées comme des déchets) et les «déchets nucléaires». Sauf que, toujours selon l'ONG, «90% des matières valorisables sont en réalité des déchets nucléaires».

Les matières valorisables ne sont pas considérées comme des déchets car la filière estime être capable un jour de les recycler. Le rapport avance au contraire que «les perspectives de réutilisation proposées par la filière sont trop incertaines, inabouties et lointaines». 

Des enjeux financiers

Et derrière cette bataille sémantique se cachent des enjeux financiers. Les «matières valorisables» n'entrent pas dans le coût du stockage des déchets. Or si elles étaient requalifiées ainsi, ce que recommande l'ONG, cela engendrerait «18 milliards d'euros de coûts de gestion supplémentaires pour la filière».

Car la France n'est pas équipée pour accueillir ces déchets, signale Greenpeace. Sur ces 18 milliards d'euros, 15 devraient sortir de la poche d'EDF, à qui il «incombe 73% des charges». Une situation difficile alors que le groupe est endetté à hauteur de 37 milliards d'euros et que le gouvernement envisage de renationaliser partiellement le groupe. 

Ce rapport arrive alors que l'Assemblée nationale devait adopter mercredi la loi Energie, dans laquelle il est prévue de reporter à 2035 l'objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d'électricité (estimée aujourd'hui à 72% par le ministère de la Transition écologique).

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