Les ministres ont le droit de mener campagne pour les municipales, comme l'a annoncé Edouard Philippe lors de l'université d'été de La République en marche, le 8 septembre à Bordeaux.
«Se confronter au suffrage universel dans une démocratie, c’est une bonne chose, a déclaré le Premier ministre. Et donc, il ne faut pas interdire aux ministres de pouvoir se présenter». Pour autant, le pensionnaire de Matignon souhaite voir chaque membre du gouvernement pleinement concentré sur sa mission ministérielle avant de se tourner vers les municipales.
«A partir de janvier 2020, chaque ministre pourrra être candidat», a précisé Edouard Philippe. Toutefois, en cas de victoire aux élections, les membres du gouvernement ne pourront concilier leur fonction nationale avec «la tête d'un exécutif local». Ainsi, pour rester au gouvernement, les ministres devront prendre un poste d’adjoint ou de conseiller municipal.
Et cela pourrait concerner beaucoup de ministres ou secrétaires d'État. A commencer par le premier d'entre eux.
Edouard Philippe (Premier ministre)
Le 8 septembre, le Premier ministre a tenu a éteindre les rumeurs sur une éventuelle candidature pour la mairie de Paris. «Il y a un excellent candidat investi par La République en marche», a précisé Edouard Philippe. S'il devait se présenter un jour, il ne voit pas «où ça pourrait être ailleurs qu’au Havre», ville qu'il a dirigée entre 2010 et 2017.
Il n'a cependant pas précisé s'il comptait figurer sur une liste de la ville normande pour les élections de 2020.
Gérald Darmanin (Ministre de l’Action et des Comptes publics)
L'ancien LR, qui a rejoint LREM en 2017 lors de l'élection d'Emmanuel Macron, a annoncé le 3 septembre sur France Inter qu’il sera candidat à la mairie de Tourcoing. Une ville dont il a été l'édile de 2014 à 2017, avant de devenir premier adjoint en rejoignant Bercy.
Le 10 septembre, sur Radio Classique, Gérald Darmanin a précisé qu'il ne savait pas encore quelle place il prendrait sur la liste. Une décision sera prise «au mois de janvier ou février prochain».
Didier Guillaume (Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation)
Sénateur de la Drôme pendant plus de dix ans, l'ancien membre du PS souhaiterait se présenter à Biarritz, selon des informations de Franceinfo.
Seulement, le maire sortant, Michel Veunac, est étiqueté MoDem. Des doutes subsistent donc sur la volonté de Didier Guillaume : créer une alliance ou une liste dissidente.
Sébastien Lecornu (Ministre des Collectivités territoriales)
L'ancien président du département de l'Eure a déjà été maire de Vernon, entre le 5 avril 2014 et le 4 décembre 2015.
Une nouvelle candidature dans son fief est attendue.
Marlène Schiappa (secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes)
Ancienne adjointe au maire du Mans, la secrétaire d'État également chargée de la lutte contre les discriminations souhaiterait s’impliquer davantage dans le XIVe arrondissement de Paris. Une place dans une liste est dans les tuyaux.
Elisabeth Borne (Ministre de la Transition écologique)
Dans un premier temps, des rumeurs évoquaient une candidature dans la ville de Caen. Depuis, Borne a pris la succession de François de Rugy et pourrait devenir conseillère municipale à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine.
EMMANUEL WARGON (SECRÉTAIRE D’ETAT D’ÉLISABETH BORNE)
Résidante de Saint-Mandé, la secrétaire d'Etat «n'exclut pas» de se présenter dans la ville du Val-de-Marne.
Laurent Nunez (Secrétaire d'état auprès du ministre de l'intérieur)
L'ex-directeur de la Direction Générale du Renseignement Intérieur convoiterait un poste dans sa ville natale, à Bourges (Cher).
Gabriel Attal (secrétaire d'état auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse)
Ex-membre du PS et député de la Xe circonscription des Hauts-de-Seine, le natif de Clamart, seulement âgé de 30 ans, lorgnerait sur une place dans une liste à Vanves.