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Paris : quelles sont les premières propositions concrètes de Cédric Villani ?

Le mathématicien accorde notamment une grande place à l'écologie. [© FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Même s'il n'a pas encore chiffré son projet, Cédric Villani, candidat dissident LREM aux municipales 2020 à Paris, continue à dévoiler des propositions de son programme.

Le mathématicien a d'abord évoqué les thèmes principaux (notamment l'écologie, le logement et les transports) dans une interview au JDD le dimanche 8 septembre. Puis, il a approfondi ces idées et évoqué de nouveaux sujets sur RTL le dimanche 27 octobre. 

L'écologie

Souhaitant devenir «le premier maire véritablement écologiste de Paris », il a fait de l'environnement son sujet phare. Cédric Villani entend notamment proposer «des plans de végétalisation discutés avec des experts et des citoyens». Il souhaite également «aller plus rapidement vers le zéro déchet», espérant que «des centaines de rues zéro déchet voient le jour» en «soutenant les collectif citoyens».

Pour une «alimentation durable» pour les 30 millions de repas servies dans les cantines parisiennes (crèches, EHPAD et municipalité), celui qui est aussi député de l'Essonne veut «des menus 100 % bio, dont une partie issue de circuits courts». Il désire aussi «développer beaucoup plus qu'aujourd'hui les alternatives végétariennes».

Autre proposition : «multiplier par dix le rythme de rénovation énergétique des logements privés», c'est-à-dire passer à 30.000 par an contre 3.200 actuellement.

Et comme il faut bien financer toutes ces mesures, Cédric Villani entend «doubler les investissements qui viendront abonder des actions environnementales. Ça veut dire 5 milliards (d’euros) sur la mandature qui vient».

La circulation

A l'image de la politique menée par Anne Hidalgo, Cédric Villani estime lui-aussi qu'il faut continuer à diminuer la place de la voiture, «à Paris comme ailleurs, mais en multipliant les alternatives».

Il entend également réviser le plan vélo lancé par Anne Hidalgo et prévoit «son élargissement aux communes limitrophes pour fluidifier la circulation à l’échelle de la métropole». Sont notamment évoqués le doublement des passerelles, ainsi que la systématisation des garages à vélos et des stations de gonflage.

Celui qui a rédigé en 2017 un rapport sur l'intelligence artificielle prédit même, sans préciser d'échéance que «les voitures individuelles ont vocation à disparaître». Selon lui, «demain, nous circulerons en minibus autonomes, partagés, à la demande et propres». 

Mais en attendant, pour fluidifier la circulation, Cédric Villani pense que «la modélisation mathématique sera précieuse. Ce sera l'une de mes priorités. Je m'impliquerai même personnellement».

En revanche, le candidat LREM dissident ne veut pas supprimer le périphérique, comme c'est proposé par certains, car il considère que l'anneau «participe à la fluidité de l'ensemble de la région».

Le logement

Défendant l'efficacité de l'encadrement des loyers [ré-appliqué depuis le 1er juillet 2019], Cédric Villani souhaite aller plus loin, car il «ne craint pas la radicalité sur ce sujet». Il veut ainsi «analyser le gel des loyers». Il s'inspire d'une expérimentation déjà lancée à Berlin, pour une durée de cinq ans.

Il est également favorable à l'abaissement à 60 jours (contre 120 aujourd'hui) le nombre de nuitées autorisées de locations touristiques sur la plateforme Airbnb, comme à Amsterdam ou Genève. Une modification qui doit toutefois être votée à l'échelle nationale, par le Parlement.

L'urbanisme

Le médaillé Fields ne veut pas «continuer à densifier Paris». Il est ainsi hostile aux grattes-ciel et «réexaminera chaque projet» de construction de tour. Le scientifique se dit notamment favorable à ce que «le projet de Bercy-Charenton soit réétudié».

A noter que sur ce sujet polémique de création d'une zone d'aménagement concertée (ZAC) de 70 ha dans l'extrême sud-est du 12e arrondissement, qui comprend six buildings d'habitation, l'équipe d'Anne Hidalgo a d'ores et déjà prévu de retravailler sa copie.

Par ailleurs, Cédric Villani reprend une idée de Pierre-Yves Bournazel, candidat Agir (centre-droit), sur l'expérimentation de «quartiers apaisés», où les principales intersections sont transformées en places réservées aux piétons et aux familles, avec une circulation réservée aux résidents et aux véhicules de livraison roulant au pas. Un aménagement déjà en place dans certaines zones de Barcelone.

Enfin, le mathématicien désire interdire la publicité, y compris numérique, dans le règlement local de publicité parisien, «pour aller vers une ville sans pub».

La sécurité

La scientifique s'aventure sur le terrain sécuritaire et souhaite «constituer une véritable police municipale à Paris», via le recrutement de 1.000 policiers municipaux formés, en plus des 3 500 déjà mobilisables. Cela permettrait aussi de «faire reculer les incivilités par une présence de proximité».

De plus, «pour assurer la sécurité des déplacements notamment la nuit, dans un contexte de recrudescence des atteintes à l’intégrité physique des femmes», le candidat évoque la mise en place d'un système de micro-transit, avec 150 navettes disponibles à la demande 24h/24 et 7j/7. Une idée déjà mise en œuvre à Berlin.

L'administration

Autre proposition reprise chez Pierre-Yves Bournazel : l'extension des horaires de services publics municipaux tels que les crèches et les bibliothèques, «pour faciliter leur accès pour les Parisiens».

Au sein-même des services de la ville, Cédric Villani souhaite «assurer le respect de la durée légale du temps de travail» (soit 1.607 heures annuelles, contre 1.550 actuellement selon la Chambre régionale des comptes) «pour dégager des marges de manœuvre et mettre en œuvre la loi Dussopt» sur la réforme de la fonction publique.

Enfin, Cédric Villani s'est livré sur la façon dont il imaginerait diriger Paris. Il assure que sa méthode sera toujours la même : «les politiques porteront la vision, les experts fixent le champ des possibles et les citoyens donnent leur opinion».

Le Grand Paris

Défendant l'idée de «raisonner en grand», Cédric Villani «aime à imaginer un élargissement de Paris aux communes voisines». Il cite par exemple «Belleville qui était un village extérieur avant de devenir un quartier parisien» » [en 1860].

Une volonté qui irait de pair avec «le débat» qui mériterait d'être posé, selon lui, à propos de «l'atténuation de la frontière» que représente le périphérique. Mais face à un sujet qui s'annonce controversé, le député prédit déjà «qu'il faudra faire de la pédagogie».

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