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Incendie du site Seveso à Rouen : ce que l’on sait

Le panache de fumée dégagé par l’incendie a mesuré jusqu’à 22 km de long. [Philippe LOPEZ / AFP]

Un incendie s’est déclaré ce jeudi matin dans une usine de Rouen classée Seveso. Aucune victime n’est à déplorer, mais la crainte d’une pollution de la Seine plane.

Une usine à risque

Classée haut seuil Seveso (site industriel présentant un risque d’incident majeur : incendie, explosion, fuite de substances toxiques…), l’usine Lubrizol (située à 3 km du centre-ville de Rouen) utilisait des produits chimiques pour fabriquer des additifs servant à enrichir les huiles, les carburants ou les peintures industrielles. Environ 400 employés y travaillaient.

L’incendie circonscrit

Selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, l’incendie qui s’est déclaré dans un entrepôt à 2h30 est désormais cantonné et «ne devrait pas se développer de nouveau». Il faudra en revanche plusieurs jours, voire peut-être plusieurs semaines aux sapeurs-pompiers pour «maîtriser totalement la situation». Ils ont en revanche évité le risque de sur-accident en déplaçant hors de danger les produits les plus dangereux.

Une enquête pour déterminer les causes de l’accident a été ouverte par le parquet de Rouen.

Un risque de pollution

Alors qu’un panache de fumée (très odorant) long de 22 km et large de 6 km s’est constitué suite à l’incendie, le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il portait «un certain nombre de produits qui peuvent être dangereux pour la santé». Selon les premières analyses, aucune «dangerosité particulière» n’a cependant été repérée. De nombreux établissements, comme les écoles, collèges et lycées, ainsi que des crèches ont été fermées. Les maisons de retraite ont été confinées. Les transports en commun ont continué de fonctionner, bien que le ministère de l’Intérieur a rapidement conseillé d’éviter les déplacements dans l’agglomération.

L’inquiétude se situe plutôt dans le risque d’une pollution de la Seine «par débordement des bassins de rétention», a précisé le préfet de Normandie. Le plan Polmar a été activé en prévention.

Déjà une alerte en 2013

Ce n’est pas la première fois que ce site rencontre un problème. En janvier 2013, une fuite de mercaptan se produit. Ce gaz, non toxique mais à l’odeur très forte (elle avait été sentie jusqu’en région parisienne), avait incommodé de très nombreuses personnes, parfois jusqu’à la nausée. Après un rapport du ministère du Développement durable, l’entreprise Lubrizol avait été condamnée en 2014 à 4 000 euros d’amende. Le manque d’entrainement du personnel et des insuffisances techniques lui avaient été reprochées.

Plus récemment, en septembre 2015, 2 000 litres d’huile minérale s’était accidentellement répandus dans le réseau d’évacuation des eaux de pluie. Un barrage flottant avait été établi pour éviter un écoulement du produit (qui n’est pas classé comme dangereux pour l’environnement) dans la Seine.

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