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Les Républicains à la relance autour d'une «charte des principes»

Cette charte sera soumise au vote des adhérents les 12 et 13 octobre prochains, à l'occasion de l'élection du nouveau président du parti à choisir entre Julien Aubert (g), Christian Jacob (c) et Guillaume Larrivé (d). [JOEL SAGET / AFP].

Englués dans une crise profonde après leur cuisant échec aux élections européennes, Les Républicains ont dévoilé, ce mercredi 2 octobre, une «charte des principes fondamentaux».

Construite autour de 12 thèmes phares, son but est de maintenir autant que faire se peut une certaine union, avant de la soumettre au vote des adhérents les 12 et 13 octobre prochains, à l'occasion de l'élection du nouveau président du parti.

Rédigée dès le 6 juillet dernier, soit un peu plus d'un mois seulement après la débâcle des européennes qui avait vu LR finir quatrième du scrutin avec 8,48 % des suffrages exprimés, cette charte entend «redéfinir le socle [des] principes» du parti de droite, pour clarifier son «corpus idéologique».

Un projet politique à refonder

«Il faut refonder notre projet pour rassembler les Français», affirme ainsi en préambule le président par intérim du parti, Jean Leonetti, qui estime que la France n'est pas «une addition d'individus ni une juxtaposition de communautés qui cohabitent avant de s'affronter».

Dans ce contexte, dit-il, les partis «ont un rôle important à jouer» car «nous sommes conscients du risque d'un système politique qui se réduirait au choix entre la pensée unique et les extrêmes». 

Dans son viseur : La République en marche d’Emmanuel Macron et le Rassemblement national de Marine Le Pen, arrivés respectivement deuxième et premier au scrutin de mai dernier. 

S'appuyant sur ce qui lui reste de socle électoral, la charte reprend sans surprise des thèmes traditionnels de la droite tels que «libérer le travail pour mieux récompenser le mérite», «défendre la sécurité publique en restaurant l'autorité de l'État», ou encore «croire en une France forte de son héritage, de son indépendance et de sa grandeur».

Dans le même temps, les Républicains réaffirment une certaine fibre sociale en voulant «défendre les plus fragiles» et, dans un contexte où le réchauffement climatique devient une préoccupation majeure dans l'opinion publique, «transmettre un monde plus respectueux de l'environnement».

Sur l'épineuse question de l'immigration - et à quelques jours d'un débat parlementaire sur la question - le texte soutient que celle-ci «a dépassé notre capacité d'intégration» et que les immigrés entrés illégalement en France «doivent être systématiquement reconduits».

Au moment où l'Assemblée nationale vient de donner son feu vert à l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, un sujet sur lequel LR peine à trancher, la charte n'affirme pas de vision claire et dit simplement défendre une «vision éthique du progrès».

Elle se prononce en revanche clairement contre «la marchandisation du corps humain, la légalisation des mères porteuses (GPA) ou l'idéologie transhumaniste».

Une ligne à trouver

Reste que face à des sympathisants tiraillés entre la tentation de rejoindre le Rassemblement national ou la République en Marche, rien n'indique que toutes ces stipulations puissent contribuer à faire renaître un parti en pleine déliquescence.

La démarche, dont tout porte à croire qu'elle vise à inscrire le parti entre ces deux lignes, reste en effet bien incertaine. 

Les lois sociétales cristallisent les divisions et les électeurs préoccupés par la question de l'immigration doutent de sa capacité à s'attaquer au communautarisme.

Le chef qui sera désigné le week-end des 12 et 13 octobre parmi Christian Jacob, Guillaume Larrivé et Julien Aubert ne pourra pas échapper à ces questions. Si la page Wauquiez est déchirée et peine à être tournée, celle qui lui succède s'annonce bien compliquée à écrire. 

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