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Un nouveau collectif de «résistance» à la mafia lancé en Corse

Un premier collectif, baptisé «A maffia no, A Vita Iè» (non à la mafia, oui à la vie) et rattaché au mouvement «Massimu Susini», était né fin septembre. [© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP]

«La mafia se nourrit de notre silence.» Environ 250 personnes ont lancé, ce week-end à Cargèse (Corse-du-Sud), un nouveau collectif de «résistance» au crime organisé sur l'île, à l'initiative de l'oncle d'un militant indépendantiste assassiné le 12 septembre.

Baptisé «Massimu Susini», du nom de ce militant du mouvement Core in Fronte assassiné à l'âge de 36 ans, ce collectif a pour but «de penser, de réfléchir et de trouver ensemble des outils qui vont nous permettre d'éloigner une menace nocive pour nous tous», a déclaré Jean-Toussaint Plasenzotti, l'oncle de la victime.

Ce collectif se monte alors que les prises de position se multiplient en Corse pour dénoncer l'accroissement des «dérives mafieuses». Fin septembre une vingtaine de personnalités corses, dont le prix Goncourt Jérôme Ferrari, mais aussi un ex-dirigeant du FLNC, des chanteurs ou des entrepreneurs, avaient lancé un appel pour dénoncer une «emprise mafieuse d'une intensité jamais atteinte». Ce premier collectif, baptisé «A maffia no, A Vita Iè» (non à la mafia, oui à la vie) a revendiqué 2.500 membres samedi.

En outre, une dizaine de personnalités représentant des associations de protection de l'environnement –cause pour laquelle le militant était fortement engagé – et du monde culturel ont entendu dénoncer à la tribune les agissements des groupes mafieux.

Une «démarche populaire de résistance»

«En Corse, la criminalité a pignon sur rue, pour quelques-uns elle est un modèle, et elle ambitionne d'être la norme», a lancé M. Plasenzotti en fustigeant «un niveau de dangerosité jamais atteint en Corse». «La mafia se nourrit de notre silence et surtout de notre isolement», a-t-il insisté, présentant le «collectif anti-mafia Massimu Susini» comme une «démarche populaire de résistance».

Il doit notamment «signifier qu'on ne permettra pas que Cargèse devienne un territoire mafieux», «être attentif au déroulé de l'enquête sur l'assassinat de Maxime Susini» ou encore «faire des propositions pour pouvoir répondre avec des outils juridiques adaptés notamment en demandant la création du délit d'association mafieuse».

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Jean-Toussaint Plasenzotti, l'oncle de la Massimu Susini, lors d'une réunion sur la mafia corse, le 29 septembre 2019, à Corte. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

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