Alors que la lutte contre le terrorisme vient de faire brusquement sa réapparition dans le débat public, le gouvernement a décidé de supprimer l'Inhesj (Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice), organisme d'Etat vieux de trente ans chargé notamment d'assurer des formations sur la sécurité intérieure, et qui publiait régulièrement des travaux d'études et de recherches.
Hasard du calendrier, Matignon a fait savoir sa décision - motivée par des raisons budgétaires - le vendredi 4 octobre. Soit vingt-quatre heures après l'attaque au couteau perpétrée par Mickaël Harpon au sein-même de la préfecture de police de Paris et qui a coûté la vie à 4 personnes. «L’INHESJ dépendait du Premier ministre et ni le ministère de l’Intérieur, ni celui de la Justice ne se sont mobilisés pour éviter cette fermeture», note sur son blog le journaliste Jean-Dominique Merchet.
Parmi ses compétences, l'Inhesj offrait notamment la possibilité aux préfets de s'exercer à la gestion de crise résultant, par exemple, d'un attentat ou d'un surattentat terroriste. L'institut public apportait également son expertise en matière de cybersécurité. L'annonce de sa suppression a suscité un certain émoi auprès des acteurs l'ayant cotoyé de manière directe ou indirecte.
Inquiétant signal, la suppression de ces espaces de réflexivité sur les pratiques de sécurité et de justice. L’INHESJ fêtait il y a 4 mois son 30e anniversaire en concluant au contraire sur le besoin de renforcer la réflexion dans le contexte actuel... https://t.co/I5TIAzFtsf
— Claire Sécail (@clairesecail) October 8, 2019
Un lieu pourtant essentiel d'échanges et de débats entre professionnels et la société civile, où, à titre personnel, j'ai toujours eu un immense plaisir d'intervenir. https://t.co/Mc0mFS6Y8u
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) October 7, 2019
Décision plus que regrettable.
! L’@inhesj était un lieu irremplaçable d’échanges et de formation sur les questions touchant à la sécurité. Est-ce vraiment le moment de mettre un terme à ses activités? https://t.co/D7BgrhAAb0— Frank Cecconi (@frank_cecco) October 7, 2019
Très triste pour les personnels et auditeurs de l'@inhesj. La nouvelle n'est pas une surprise mais cette fermeture, pour des raisons d'économies, clôt un espace important d'étude, de diffusion du savoir et de rayonnement sur les questions de sécurité et de justice en France. https://t.co/z82wYo7oln
— Nicolas Henin (@N_Henin) October 7, 2019
Créée en 1989 à l'initiative de Pierre Joxe, alors ministre de l'Intérieur, l'Inhesj (78 agents, 38 fonctionnaires et 40 contractuels) fermera définitivement ses portes à l'horizon 2020.