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Les Républicains élisent leur chef

Ils cherchent leur voix. Après la déroute historique aux européennes de mai (8,5 %) et la démission de Laurent Wauquiez dans la foulée, Les Républicains, orphelins depuis bientôt six mois, vont désigner leur nouveau patron, lors d’un premier tour de scrutin organisé entre samedi et dimanche.

L’occasion pour la droite de clarifier sa ligne et d’apparaître comme une alternative crédible à Emmanuel Macron, avec la présidentielle de 2022 dans le viseur. Alors que le chef par intérim, Jean Leonetti, n’est pas prétendant au titre, trois candidats sont officiellement dans la course. Et face à un défi de taille : relancer le parti. Au risque, sinon, qu’il disparaisse.

Trois hommes pour un siège

Donné vainqueur dès le premier tour, le favori est, pour l’heure, le leader des députés LR, Christian Jacob. Poids lourd de la droite, celui qui se dit sans ambition présidentielle veut «rassembler, réconcilier, rebâtir» sa famille politique, alors que plusieurs figures ont claqué la porte du parti durant l’ère Wauquiez, comme les présidents de région Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ou l’ex-Premier ministre Alain Juppé. S’il n’hésite pas à prôner des «quotas» pour endiguer une immigration «incontrôlée», il étrille régulièrement le RN, dont le seul but, comme Emmanuel Macron, est de «voir [LR] disparaître».

Les autres candidats en lice que sont les députés Julien Aubert et Guillaume Larrivé, partisans d’une ligne plus conservatrice – ils étaient notamment présents dans le cortège anti-PMA du week-end dernier. Le premier espère s’imposer comme la carte souverainiste de LR, opposée au fédéralisme européen mais préoccupée de justice sociale et du rôle de l’Etat. Le second, qui veut abolir le droit du sol, défend quant à lui une ligne «nationale et libérale». Promettant de nommer Julien Aubert vice-président s’il est élu, il réserve surtout ses critiques à l’égard du chef de l’Etat, ce «premier président post-national» qui ferait le lit d’une «guerre civile». D’après lui, «2022 doit être notre obsession collective».

Au-delà des aspirants, la grande inconnue du scrutin reste la participation, qui s’annonce faible après une campagne éclair, sans grand débat à trois ni coup d’éclat. Comme résumé par un ténor LR au JDD, «cette élection n’intéresse personne».

Un ancrage local important

La pression est d’autant plus forte sur le futur patron de LR que le plus dur restera à faire. Pris en tenaille depuis deux ans entre LREM et le RN, le parti, qui incarne de moins en moins l’opposition selon les sondages, a en effet tout à reconstruire ou presque : sa ligne, ses rangs, son électorat. Bien que réduit, l’espoir de remontada pourrait alors venir des municipales de mars 2020, la droite profitant encore d’un ancrage local et d’un réseau d’élus importants, contrairement aux Verts ou aux «Marcheurs».

C’est dans cette optique que le président du Sénat, Gérard Larcher, a dévoilé hier une série de mesures concrètes à l’usage des futurs candidats, récoltées durant trois mois de pérégrinations à travers les territoires. Se voulant arbitre, excluant de postuler à la prochaine présidentielle, il estime que la renaissance passera par les maires, «clés de voûte de la République». Du moins si le parti ne tombe pas dans le piège d’Emmanuel Macron, qui voudrait faire des alliances avec les élus LR «compatibles». Et ainsi acter par les urnes l’érosion de la droite traditionnelle, remplacée par le bulldozer macroniste.

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