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Retraites : après Emmanuel Macron, Edouard Philippe s’essaye lui aussi aux débats

Le Premier ministre va rencontrer des parents d’élèves dans le Jura.[JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

Sera-t-il aussi bon sur la forme que son président ? Après Emmanuel Macron qui l’a fait à plusieurs reprises cette année, Edouard Philippe va s’essayer à son tour au périlleux exercice du débat, jeudi soir à Lons-le-Saunier (Jura). Il en profitera pour défendre la prochaine réforme des retraites, un sujet qui crispe les Français.

Le chef du gouvernement sera accompagné du Haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, afin de l’épauler pour présenter une réforme très technique. Il répondra aux parents d'élèves d'écoles élémentaires, un panel choisi afin de «s'adresser à des personnes venant de milieux socio-professionnels très divers», indique son entourage. L'exécutif entend vendre un nouveau système de retraite universel par points, qui fusionnera les quarante-deux régimes existants à l'horizon 2025. En amont du texte qui devrait être voté d'ici l'été prochain, des «consultations citoyennes» seront organisées jusqu'à la fin de l'année, pour aborder et déminer les inquiétudes.

Emmanuel Macron avait étrenné le format le 3 octobre à Rodez en échangeant durant 3h30 avec quelque 600 lecteurs des trois quotidiens du groupe La Dépêche. Sorte de répliques du «grand débat» post-gilets jaunes, ces consultations s'inscrivent dans l'acte 2 du quinquennat, plus participatif et délibératif, annoncé par le chef de l'Etat. Elles présentent cependant plus de difficultés pour l'exécutif que les grands-messes du début de l'année, qui portaient sur des thèmes variés. Les retraites, «c'est complexe, risqué... et ça ne passionne pas les foules», prévient ainsi un conseiller ministériel. 

«Mettre le sujet dans l'atmosphère»

Le but de ces rencontres est double pour le pouvoir, concernant une réforme qui est «source d'anxiété» pour les Français et dont la «technicité fait que l'on ne comprend pas tout», détaille la même source. «L'objectif est de mettre le sujet dans l'atmosphère», ajoute-t-elle.

Les principes de la réforme, issus du rapport de Jean-Paul Delevoye remis en juillet, sont certes posés, mais restent en suspens de nombreuses questions : définition d'un âge pivot pour bénéficier d'une retraite pleine, prise en compte de la pénibilité et de la dangerosité du travail effectué, rythme de transition entre les systèmes existants et le nouveau, etc. 

Dans ce contexte d'une concertation encore en cours, Edouard Philippe, qui devrait se limiter à «un ou deux» autres débats selon son entourage, ne devrait faire aucune annonce précise tout en expliquant les grands axes de la réforme.

La contestation, elle, a débuté en septembre avec des journées d'action éparses de syndicats (CGT, FO) et de professions (RATP, avocats, pilotes de ligne...). Une première journée de grève interprofessionnelle, renforcée par des syndicats lycéens, doit avoir lieu le 5 décembre. La CGT a lancé un appel à manifester jeudi à Lons-le-Saunier, avec la FSU, avant le début du débat du Premier ministre.

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