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Féminicides : 5 rassemblements à Paris pour alerter les pouvoirs publics

Le collectif #NousToutes est à l'initiative de ces rassemblements qui se tiendront samedi 19 octobre, sur cinq places de la capitale. [AFP].

Le symbole est fort et se veut à la mesure de l'urgence. Alors que le cap des 121 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis janvier vient d'être franchi, le collectif #NousToutes organise, ce samedi 19 octobre, cinq rassemblements simultanés, à Paris.

Prévus sur cinq places emblématiques de la capitale (République, Bastille, Saint-Michel, Châtelet et Nation) à partir de 16 heures, ces événements ont pour objectif de maintenir la pression sur les pouvoirs publics et de «crier la colère contre toutes les violences sexistes et sexuelles», peut-on lire sur la page Facebook dédiée.

Le mode d'action choisi, en forme de «die-in», qui va consister, pour les participants, à s'allonger sur la voie publique en simulant la mort, doit en outre permettre d'interpeller l'opinion publique sur des meurtres encore très entourés de tabous, car renvoyant à la sphère privée.

En plein Grenelle des violences conjugales, ces rassemblements devraient en outre trouver un écho tout particulier. D'autant plus que, comme le rappellent les associations, le nombre de féminicides a déjà atteint celui de l'année 2018 entière (121), alors qu'il reste encore plus de deux mois.

Ce jeudi, à deux jours des rassemblements, le collectif #NousToutes entendait par ailleurs battre le rappel de la mobilisation en se joignant à l'opération #MainViolette.

Organisée dans les lycées et universités, celle-ci consiste à arborer un tee-shirt sur lequel a été dessinée une main violette, en signe de protestation «face au féminicides et aux violences faites aux femmes».

Une «répétition générale», avant la marche du 25 novembre

Une initiative censée ensuite se tenir tous les jeudis, avant la grande marche parisienne du samedi 23 novembre, soit quarante-huit heures avant la fin du Grenelle des violences conjugales, le 25, pour la journée internationale de l'élimination des violences faites aux femmes.

Mis en place le 3 septembre dernier à l'initiative de Marlène Schiappa, ce Grenelle a depuis été accusé par plusieurs associations de ne pas consacrer assez de moyens à la lutte contre les violences conjugales.

Si la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes a, mardi 15 octobre, annoncé que «pour la première fois, le budget que l’État consacrera à l’égalité entre les femmes et les hommes atteindra 1,16 milliard d’euros en 2020», là encore ces prévisions budgétaires ont été mises en doute.

L'initiatrice et porte-parole du mouvement #NousToutes, Caroline De Haas, a, à cet égard, en effet annoncé que, selon elle, «seuls 577 millions d'euros sont réellement prévus en 2020» et que «les autres crédits ne sont, eux, pas validés.»

Un Grenelle des violences conjugales décrié

Dans leur ensemble, les associations restent enfin dubitatives quant au réel impact qu'aura le Grenelle des violences conjugales.

Et, en attendant, l'opposition de droite entend elle aussi avoir droit au chapitre sur ce sujet. C'est d'ailleurs dans ce contexte que la proposition de loi Les Républicains sur les violences faites aux femmes a été adoptée mardi 15 octobre à la quasi-unanimité par l’Assemblée nationale.

Le texte prévoit ainsi la mise en place du bracelet antirapprochement, des ordonnances de protection plus efficaces, ou encore une plus grande accessibilité au téléphone «grave danger».

Des dispositifs de lutte qui vont dans le sens de ce que réclament les associations, alors qu'ils devaient, justement, être discutés dans le cadre du Grenelle.

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