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Pourquoi Emmanuel Macron se rend-il à Mayotte et à La Réunion ?

Emmanuel Macron entame, ce mardi 22 octobre, un voyage de quatre jours à Mayotte et à La Réunion. Deux départements français situés dans l'océan indien en proie à de profondes crises sociales et dont les populations attendent des gestes forts de la part du chef de l'Etat.

La dernière fois qu'Emmanuel Macron s'était rendu sur ces deux îles remonte au mois de mars 2017. Alors candidat d'En Marche ! à l'élection présidentielle, l'ex-ministre de l'Economie de François Hollande était venu battre la campagne et n'avait pas hésité à aborder plusieurs dossiers épineux, à commencer par l'immigration.

A Mayotte, il avait notamment assuré ne pas vouloir «tenir le même discours, démagogue et mensonger, de Marine Le Pen», son adversaire du Front national ayant promis, «qu’avec elle il n’y aurait plus d’immigration clandestine», ce qui, selon lui, était «impossible».

Mayotte : insécurité et immigration pour préoccupations

Depuis, le sujet n'a pourtant eu de cesse de cristalliser la colère et l'inquiétude d'une partie des Mahorais. Dans cet archipel de 374 km2, devenu département français en 2011, 48 % des 256.000 habitants sont en effet, selon l'Insee, des étrangers, ce qui a poussé l'Etat à réagir surtout après les événement du printemps 2018.

Il y a un an, l'île avait ainsi été paralysée pendant presque six semaines par un mouvement de protestation populaire contre l'insécurité et l'immigration, la population mahoraise accusant les étrangers d'être responsables de l'insécurité et de la saturation des écoles, des hôpitaux et des services publics.

Dans ce contexte, le désormais chef de l'Etat, accompagné des ministres de l'Intérieur Christophe Castaner et des Outre-mer Annick Girardin, doit venir ce mardi constater le déploiement de l'opération Shikandra, un plan civilo-militaire de lutte contre l'immigration clandestine présenté en août dernier.

Cette opération - du nom d'un poisson connu pour mordre les prédateurs qui s'approchent de son nid - a pour objectif d'atteindre 25.000 reconduites à la frontière en 2019, et a «déjà eu de premiers résultats en terme d'efficacité», assure l'Élysée qui fait état de 22.000 reconduites comptabilisées au 1er octobre.

Outre l'immigration, Emmanuel Macron doit également aborder le développement économique de Mayotte avec plusieurs maires et aller à la rencontre de la population dans les rues de Mamoudzou, la capitale. Enfin, le chef de l'Etat rendra hommage à Zéna M'déré, cheffe de file du mouvement des «chatouilleuses», ces femmes qui se sont battues dans les années 60-70 pour une Mayotte française, et décédée il y a vingt ans.

La Réunion : les inégalités et la vie chère sources de tensions

Puis, après une escale d'une heure aux Glorieuses, archipel d'îles présumées riches en hydrocarbures administrées par la France mais revendiquées par Madagascar depuis 1973 - une première pour un président de la République - placée sous le signe de l'environnement, Emmanuel Macron est attendu à partir de mercredi à La Réunion.

Ce département français d'outre-mer, où 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et dans lequel le taux de chômage atteint les 24 %, était le seul parmi par les DOM-TOM à avoir connu un réel mouvement de gilets jaunes pour dénoncer le coût de la vie et les inégalités sociales.

Accompagné des ministres du Travail Muriel Pénicaud et de l'Agriculture Didier Guillaume, Emmanuel Macron centrera ainsi sa venue sur le thème de l'emploi et de l'attractivité économique.

Il mettra à cette occasion en place le dispositif «Choose La Réunion», forum économique en présence d'une cinquantaine de grands investisseurs français et étrangers afin de renforcer l'attractivité de l'île. «Des annonces concrètes d'emploi et d'investissements» seront faites, assure l'Élysée. Et ce alors qu'une mobilisation en intersyndicale est d'ores annoncée pour jeudi, laquelle pourrait perturber le calendrier officiel.

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