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Pourquoi les laboratoires d'analyses médicales sont-ils en grève pendant trois jours ?

Du 22 au 24 octobre, la majorité des labos ne vont plus assurer les analyses médicales des particuliers. [© LOIC VENANCE / AFP]

Celles et ceux qui devaient effectuer une prise de sang risquent de trouver porte close. Après les urgences et les Ehpad, c'est au tour des laboratoires d'analyses médicales de se mettre en grève, trois jours durant, pour protester contre les coups de rabot attendus dans leur budget en 2020.

Brandie par six syndicats et grandes groupes du secteur lors de négociations – vaines – avec l'Assurance maladie le 17 octobre, la menace a finalement été mise à exécution: «fermeture totale» des établissements de biologie médicale les 22, 23 et 24 octobre. Concrètement, la majorité des labos continue à assurer les analyses des établissements professionnels de santé, mais plus celles des particuliers. Ces derniers sont donc invités à reporter leurs rendez-vous «à compter du vendredi 25 octobre».

Tous rejettent en bloc les 170 millions d'euros d'économies prévues l'an prochain, qui équivalent à un gel de leurs recettes, alors même que les dépenses de santé sont censées bondir de 2,3% en moyenne. Dans une pétition déjà signée, selon eux, par «plus de 300.000» personnes, la profession estime que ce nouveau coup de rabot, qui survient après «dix ans de pression tarifaire», aura pour conséquence «la casse des laboratoires de proximité».

Tout le corps médical à bout de souffle

Année après année, les établissement de biologie médicale font face à un nombre toujours plus élevé de demandes à assurer, d'innovations à financer, de mesures sécuritaires à appliquer et de personnels à recruter. Un travail «à la chaîne» autant qu'une «course contre la montre», dénoncent-ils au micro de RTL. Or, cette salve d'économies risque d'aboutir à encore plus de transferts vers les services d'urgences des hôpitaux, déjà saturés. Une situation déjà dénoncée lors d'une première semaine de mobilisation fin septembre, durant laquelle «plus de 95% des laboratoires» avaient fermé leurs portes l'après-midi. Mais qui n'avait pas provoqué de changement de cap des pouvoirs publics. 

Après trois jours de fermeture, une nouvelle réunion de négociations est programmée le 6 novembre. Mais à moins d'un geste fort de l'Assurance maladie, la grève devrait perdurer. Car elle n'est pas un cas isolé: entre le mouvement des urgences, qui sévit depuis plus de sept mois (et toujours soutenu par huit Français sur dix), et la mobilisation des Ehpad début octobre, en passant par les manifestations des soignants libéraux fin septembre, le corps médical semble craquer de partout. Et ce n'est pas fini: une «journée morte» dans la santé et l'action sociale est d'ores et déjà annoncée pour «la première quinzaine de novembre». Les blouses blanches vont faire l'automne.

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