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Référendum sur la privatisation d’ADP : 896.000 signatures enregistrées, loin des 4,7 millions requis

Une action a été organisée par la France insoumise (LFI) à Marseille début octobre pour raviver la mobilisation, en plein essoufflement. Une action a été organisée par la France insoumise (LFI) à Marseille début octobre pour raviver la mobilisation, en plein essoufflement. [GERARD JULIEN / AFP]

Le Conseil constitutionnel a enregistré à la date de mercredi 23 octobre 896.000 soutiens au référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), a-t-il indiqué dans un communiqué. Soit encore très loin des 4,7 millions nécessaires pour organiser la consultation.

Pas de quoi donner de l'espoir aux partisans du référendum. D'autant plus qu'en regardant les derniers pointages, effectués tous les 15 jours, on observe un ralentissement du rythme de signatures. Il y en a eu 42.000 entre le 25 septembre et le 9 octobre, et seulement 32.000 supplémentaires ces deux dernières semaines.

Pour être validée, la proposition de loi référendaire sur la privatisation du groupe aéroportuaire doit être approuvée par un dixième des électeurs inscrits, soit 4.717.396 personnes, d'ici au 13 mars prochain. Ce qui impliquerait une moyenne de 17.000 signatures par jour pendant quasiment cinq mois. La procédure, démarrée le 13 juin, a donc très peu de chances d'aboutir.

Le chiffre enregistré le 23 octobre est également loin de l'objectif que s'étaient fixé les initiateurs de la mobilisation. En août, ces quelque 250 députés et sénateurs d'opposition (de LFI à LR, avec le soutien du RN), avaient dit viser un million de signatures à la rentrée grâce à une intensification de la mobilisation, via notamment des messages sur les réseaux sociaux et des séances de tractage.

3.950 réclamations

Même eux se font peu d'illusions sur la réussite de la procédure. «Si on arrive à 1 ou 2 millions, ce sera déjà une victoire symbolique», a déclaré la sénatrice écologiste Esther Benbassa en juillet. En effet, le seuil du million correspond à celui qui figure dans la réforme constitutionnelle présentée fin août, qui prévoit un abaissement du seuil requis pour organiser un RIP à «un dixième des membres du Parlement et un million d'électeurs».

Selon ces parlementaires, le gouvernement a tout fait pour leur mettre des bâtons dans les roues. Ils critiquent notamment le manque d'ergonomie du site internet de recueil des soutiens. Pas moins de 3.950 réclamations ont été enregistrées par le Conseil constitutionnel depuis le lancement de la procédure (2.680 ont reçu une réponse à ce jour), dont la plupart porte sur ce point.

Les initiateurs du RIP dénoncent également l'absence de communication de l'Etat et des médias de service public sur la tenue de ce référendum inédit dont l'existence est, selon eux, encore peu connue des citoyens. Mais, mi-octobre, le Conseil constitutionnel a jugé que «l'information des électeurs» par le gouvernement sur le RIP n'était pas obligatoire au regard de la Constitution.

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