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Il y a 90 ans, un «jeudi noir» à Wall Street

C'est à la Bourse de New York, plus communément appelée Wall Street, que la crise a éclaté. [© Johannes EISELE / AFP]

Première crise contemporaine d'une si grande ampleur, le krach boursier du 24 octobre 1929 précipita les Etats-Unis, puis le reste du monde, dans un chaos économique sans précédent. C'était il y a 90 ans jour pour jour.

A l'origine de ce «jeudi noir», une décennie de spéculation financière classique: des banques prêtent à des spéculateurs, qui eux-mêmes achètent à crédit des actions et obligations, misant sur l'augmentation de leur valeur pour rembourser leur créancier. Sauf que, le 24 octobre 1929, à la Bourse de New York, treize millions de titres sont vendus, un record, entraînant un phénomène inverse: la déconnexion entre la valeur boursière et la valeur réelle des actions et obligations échangées en bourse. Panique des banques, qui commencent alors à exiger un remboursement immédiat, accentuant ainsi la vente des actions et la chute des cours.

Si le gouvernement se veut confiant, jugeant qu'un effondrement de la bourse ne peut affecter «l'économie réelle», des centaines de milliers de ménages qui avaient emprunté pour spéculer se retrouvent ruinés, les banques créancières se déclarent en faillite, les entreprises et les commerces en pâtissent dans la foulée. C'est le détonateur de ce qu'on a finalement appelé «la Grande Dépression», la plus grande crise économique du XXe siècle.

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Devant une banque à Millbury, dans le Massachusetts, le 24 octobre 1929. © UPI / AFP

La guerre à l'horizon

Résultat: l'équivalent de dix fois le budget fédéral américain part en fumée, la production industrielle chute de plus de moitié en trois ans et les prix baissent des deux tiers. Treize millions d'Américains goûtent au chômage et, faute de cotisations sociales, la plupart doivent faire appel à la charité publique. Les Etats-Unis représentant 45% de la productuon industrielle mondiale, le reste du globe est affecté par ricochet. La crise, inévitable, devient internationale: en 1932, les pays industrialisés totalisent 40 millions de chômeurs.

Il faudra plus d'une décennie pour que l'économie mondiale se relève de cette crise financière, grâce à l'intervention des gouvernements. Aux Etats-Unis, la politique volontariste du «New Deal», pensé par Roosevelt, permettra de relancer l'économie américaine et d'assainir les marchés. En France, ce seront les mesures sociales instaurées par le Front populaire. En Allemagne, ce sera une politique d'investissements publics massifs. Rien qui n'empêchera toutefois l'essor du nationalisme en Europe, en particulier en Allemagne avec la montée du parti nazi, préparant l'éclatement de la Seconde guerre mondiale.

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