Le militant Cédric Herrou a été interpellé samedi et placé en garde à vue à Nice après un contrôle de police près de la frontière italienne.
Défenseur des droits des migrants, le militant Cédric Herrou a monté la première communauté rurale Emmaüs de France sur sa propriété de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes).
une interpellation tendue
«Il se rendait, comme fréquemment, au marché de Saint-André-de-la Roche près de Nice pour vendre ses oeufs et ses légumes quand les CRS l'ont contrôlé ainsi que ses deux passagers», raconte Me Zia Oloumi, son avocat. «Cédric a filmé ses compagnons en train de se faire contrôler par les policiers lorsque ces derniers lui ont intimé l'ordre d'arrêter. Cédric a indiqué qu'il était en droit de filmer et là, ils l'ont plaqué contre sa voiture et placé en garde à vue», a raconté l'avocat.
Selon Me Oloumi, les policiers ont évoqué un motif d'«aide à l'entrée d'étrangers en situation irrégulière». Les deux compagnons d'Emmaüs, des étrangers en situation régulière, précise Me Oloumi, ont été libérés, tandis que Cédric Herrou, amené au commissariat Auvare à Nice, n'avait pas encore été auditionné en milieu d'après-midi.
UN LONG COMBAT JUDICIAIRE
Condamné à une amende par le tribunal correctionnel de Nice en mars 2017 pour avoir apporté de l'aide à des migrants, Cédric Herrou avait vu sa peine alourdie en appel à Aix-en-Provence en août 2017. Ses avocats avaient ensuite saisi avec succès la Cour de cassation, obtenant une décision historique du Conseil constitutionnel validant le principe de fraternité. Il doit être rejugé par la cour d'appel de Lyon à une date qui n'a pas encore fixée.
Cédric Herrou est actuellement aussi sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une instruction en cours au tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) pour «aide au séjour irrégulier».
DES REACTIONS POLITIQUES
Les députés de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon et Adrien Quatennens ont réagi à cette arrestation sur Twitter.
Le nouveau placement en garde-à-vue de Cédric #Herrou est un acte de vengeance d'une police qui ne supporte pas la décision de justice qui l’a relaxé. Ça suffit l'arbitraire !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 26, 2019
Le délit de solidarité n’existe pas. Le délit de vente de légumes sur un marché avec des demandeurs d’asile en situation régulière, non plus ! Libérez #CedricHerrou ! Pourchassez plutôt les fraudeurs au fisc qui volent le pays !
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) October 26, 2019