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Attaque de la mosquée de Bayonne : «La République fait bloc autour» des blessés, assure Emmanuel Macron

«La République fait bloc autour d'eux, comme elle fait bloc autour de chacun de ses enfants, lorsque l'obscurantisme et l'intolérance réapparaissent»

«La République fait bloc autour» des blessés, a assuré mardi Emmanuel Macron, après l'attaque d'une mosquée à Bayonne par un octogénaire, ancien candidat d'extrême droite, qui a fait deux blessés.

«La République fait bloc autour d'eux, comme elle fait bloc autour de chacun de ses enfants, lorsque l'obscurantisme et l'intolérance réapparaissent», a déclaré le chef de l'Etat lors de l'inauguration du nouveau Centre européen du judaïsme (CEJ) à Paris. Adressant une «pensée amicale et républicaine» aux deux septuagénaires touchés, le chef de l'Etat a repris la même formule que lorsqu'il avait appelé le 8 octobre la Nation «à faire bloc» après l'attaque islamiste contre la préfecture de Paris. Dans son allocution, Emmanuel Macron a ciblé ceux qui «voulant semer la haine et la division» se servent du principe de laïcité «pour mener le combat contre telle ou telle religion».

«La laïcité n'est ni la négation du fait religieux, ni un outil de lutte contre les religions mais une valeur qui complète le triptyque républicain (liberté, égalité, fraternité, ndlr) autant qu'il épouse et renforce chacun de ces piliers», a estimé le président. «La laïcité est un principe de fraternité qui doit vivre en chaque Français comme une boussole dans son rapport aux autres citoyens», a notamment argumenté le chef de l'Etat, en évoquant ainsi «une forme de civilité française».

«Des signes nauséabonds du retour du populisme»

De son côté le président du Consistoire Joël Mergui, maître de cérémonie qui a porté le projet du Centre européen du judaïsme pendant plus de dix ans, a condamné «le lâche attentat contre la mosquée de Bayonne» et «les profanations de nos cimetières» qui sont «autant de signes nauséabonds du retour du populisme». «Nous demandons à la France de nous donner encore aujourd'hui des raisons d'espérer», a-t-il ajouté, en s'interrogeant : «Sommes-nous à la veille d'un nouvel exode, ou de la reconquête des territoires perdus?». Remerciant l'ancien ministre de l'Intérieur Manuel Valls, présent dans la salle, M. Mergui a assuré que «nous ne sommes pas des victimes même si on nous tue, nous ne sommes par le produit d'une haine antisémite persistante», alors que la communauté juive a été ébranlée ces dernières années par l'attentat perpétré par Mohamed Merah dans une école juive à Toulouse en 2012, et la prise d'otages de l'Hyper Cacher dans l'Est parisien en 2015.

Le grand rabbin Haïm Korsia a de son côté demandé à la salle de se lever pour réciter une «prière pour la République». Invité d'honneur de cette inauguration, le président de la République a salué la naissance d'un centre «symbole d'un judaisme ouvert sur la ville, la société, le monde» et représentant «un acte de foi dans le futur, une promesse d'avenir». Ce centre, situé près de la toute nouvelle Place de Jérusalem dans le XVIIe arrondissement, saura trouver un souffle «à la source d'une culture, le judaïsme, qui a coulé dans les veines de l'Europe durant plus de deux millénaires et a contribué à forger notre civilisation», a-t-il ajouté.

Le complexe, qui a pour ambition d'être «le plus grand centre culturel du judaïsme en Europe» selon l'Elysée, réunit sur 5.000 m2 une synagogue de 600 places, des salles de spectacle et d'exposition, des espaces d'études et de conférences ainsi qu'une médiathèque. Emmanuel Macron a longuement visité le site, saluant les artistes dont les oeuvres étaient exposées, en compagnie de plusieurs ministres (Christophe Castaner, Franck Riester, Gabriel Attal...), de responsable politiques (Anne Hidalgo et Valérie Pécresse) et d'artistes et hommes d'affaires (Marek Halter, Alexandre Arcady, Patrick Drahi). Evaluée à un peu moins de 500.000 personnes, la communauté juive française est la première d'Europe. 

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