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Greenpeace bloque une bioraffinerie de Total près de Marseille

Un militant Greenpeace à la bioraffinerie de la Mède de Total [BORIS HORVAT / AFP]

«Déforestation made in France», proclame la banderole étendue par des militants Greepeace devant l’entrée de la bioraffinerie de la Mède, où Total produit du carburant à base d’huile de palme. Une cinquante de militants de l’ONG Greenpeace a bloqué mardi matin les grilles de l’usine près de Marseille, qu’elle qualifie de «haut-lieu de la déforestation importée en France».

Les activistes ont également installé deux containers oranges et deux autres membres ont pénétré sur le site, brandissant une banderole «déforestation en cours». Une soixantaine de CRS est intervenue pour évacuer les manifestants et onze personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police. Total a précisé que l’action n’avait eu aucun impact sur le fonctionnement de l’usine en fin de matinée.

En tentant de bloquer la bioraffinerie du groupe pétrolier, l’ONG veut mettre en lumière la grave menace sur l’environnement que représente l’huile de palme. Du carburant jusqu’aux cosmétiques, on retrouve ce liquide gras un peu partout.

Une huile omniprésente

Peu coûteux, il est utilisé dans 80% des produits alimentaires mondiaux. Pâte à tartiner, biscuits, chips, chocolat… la liste est longue. Greenpeace estime que sa surproduction a détruit des millions d’hectares de forêts en Asie du Sud-Est ainsi que sa biodiversité. Certains industriels, notamment en Indonésie, provoquent des incendies de forêts pour s’assurer de la bonne préparation des parcelles agricoles.

En France, l’huile de palme est consommée à 75% sous forme de carburant. La raffinerie de La Mède, très importante dans l’hexagone, se targue d’être l’une des plus grandes d’Europe et d’employer directement 250 personnes.

Total se défend de s’approvisionner en huile de palme «durable et certifiée» à hauteur de 300.000 tonnes au maximum, sur les 650.000 tonnes traitées chaque année par la raffinerie. Un geste hypocrite pour les activistes. L’ONG estime que l’huile importée pour les agrocarburants est trois fois plus émetteurs de gaz à effet de serre que les carburants traditionnels.

Elle assure également que le fournisseur indonésien de Total ne respecte pas ses engagements zéro déforestation. «Même si c'était le cas, une telle demande accroît mécaniquement la pression continue sur la terre», argue Clément Sénéchal, chargé de campagne climat et forêt de Greenpeace France.

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