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Crémation, inhumation... Les pratiques funéraires des Français décryptées

A l'occasion de la Toussaint, l'institut BVA a mené une étude sur les pratiques funéraires des Français, en partenariat avec la fondation PFG (liée à un groupe de pompes funèbres). Une enquête riche d'enseignements qui confirme un attrait croissant pour la crémation, au détriment de l'inhumation.

Dans le détail, 62 % des personnes interrogées déclarent ainsi qu'elles préféreraient la crémation, une technique funéraire visant à brûler et réduire le corps en cendres après le décès, alors qu'elles n'étaient encore que 59 % en 2018.

A l'inverse, les Français qui, pour leurs propres obsèques choisiraient plutôt l'inhumation, soit le fait d'être mis en terre, ne sont aujourd'hui que 37 %. Un chiffre en baisse de quatre points sur un an.

Dans ce contexte, si l'inhumation reste toujours la pratique funéraire la plus traditionnelle en France – sur les 603.000 décès recensés dans l'Hexagone en 2017, les deux tiers ont donné lieu à une inhumation – cela ne devrait plus être le cas à l'avenir.

ne pas représenter une charge pour ses proches

D'après l'étude, si de plus en plus de personnes envisagent la crémation, c'est parce que cette technique correspond davantage à l'évolution des mentalités et des pratiques culturelles.

Ainsi, si le manque de place dans les cimetières est de plus en plus courant, les Français ne s'en préoccupent pas encore et choisissent la crémation principalement pour deux raisons.

Tout d'abord, 57 % des sondés motivent ce choix en indiquant qu'ils ne souhaitent pas «représenter une charge pour leurs proches».

Ils sont ensuite 37 % à trouver inutile le fait d'avoir une sépulture car, disent-ils, «aujourd'hui peu de gens rendent visite à leurs proches au cimetière».

Un rapport plus distant au corps

Enfin, ceux qui préfèrent la crémation font preuve d’un rapport plus distant au corps : ils sont tout de même un quart à ne pas trouver dérangeant le fait de voir leur corps brûlé.

A partir de là, ils acceptent d’être honorés autrement, de rester présents pour leurs proches mais d’une façon plus abstraite : 50 % souhaitent ainsi que leurs cendres soient dispersées dans un endroit qu’ils apprécient, tandis que seuls 12 % s’attachent à un lieu du souvenir en exprimant la volonté de voir leurs cendres conservées dans un cimetière (columbarium ou caveau).

La crémation souffre de plusieurs idées reçues

Pourtant, et c'est l'un des autres constats de l'enquête, bien que la crémation soit désormais bien connue dans l'opinion publique, elle fait encore l'objet d'un certain nombre d'idées reçues.

En effet, 23 % des Français effectueraient ce choix pour des raisons écologiques et 24 % ont un motivation économique. Deux arguments dont la véracité se révèle en fin de compte discutable.

Car s'il est logique de penser que l'inhumation est moins écologique au motif qu'un corps enterré occupe de l'espace et pollue les sols, la fondation PFG reconnaît pourtant elle-même que, lors de la crémation, les émissions de gaz peuvent être, elles aussi, importantes.

Par ailleurs, une pratique funéraire présentée comme totalement écologique par ses défenseurs pourrait être «l'humusation», un procédé également présentée dans l'étude BVA, qui permet de transformer le corps du défunt en compost.

Autorisée dans l'Etat de Washington (Etats-Unis) cette technique est toutefois illégale en Europe, bien qu'elle y ait d'ardents défenseurs, notament en Belgique. En France, 28 % de la population serait même prête à l'envisager.

Concernant l'aspect financier, là encore la crémation n'est pas forcément plus économique comparée à l'inhuation, puisque l'étude montre que le coût global dépend en fait des options choisies. «En moyenne, c'est même l'inverse qui est constaté», souligne l'étude.

Des refus motivés par un «respect du corps et des traditions»

Enfin, si l'on se concentre sur les Français opposés à la crémation, le premier motif de rejet est celui de voir leur corps brûlé (42 %), suivi d'un respect à suivre dans le parcours d'obsèques (31 %).

A noter que seuls 25 % des sondés ne souhaitent pas avoir recours à la crémation pour des raisons religieuses, et cela quel que soit le culte mentionné.

A cet égard, l'étude souligne d'ailleurs que, contrairement à une idée reçue, la crémation permet bien d’effectuer tous types de cérémonie, laïque ou religieuse.

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