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Gilets jaunes : les deux-tiers des 313 enquêtes IGPN transmises aux parquets

Selon les chiffres l'Intérieur arrêtés à la mi-mai, 2.448 blessés ont été recensés côté manifestants et 1.797 parmi les forces de l'ordre.[©Zakaria ABDELKAFI / AFP]

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de 313 enquêtes judiciaires pour des violences policières présumées lors des manifestations de gilets jaunes et a transmis, à l'heure actuelle, les deux-tiers d'entre elles à la justice, selon le ministère de l'Intérieur.

Depuis la première mobilisation des gilets jaunes il y a un an, l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a quant à elle été saisie de 23 enquêtes dont cinq ont été transmises aux parquets.

L'IGPN comme l'IGGN sont saisies pour les enquêtes judiciaires par le parquet qui décide après des suites de la procédure. «On ouvre une enquête pour deux raisons : parce qu'un usager conteste l'usage de la force exercée sur lui ou parce que des blessures sérieuses ou graves sont recensées», explique un cadre de la «police des polices».

Fin mai, le procureur de Paris Rémy Heitz avait assuré que des policiers mis en cause pour des violences lors de manifestations de «gilets jaunes» seraient renvoyés devant le tribunal correctionnel «d'ici la fin de l'année».

Lors de la présentation du bilan annuel de son service en juin, la patronne de l'IGPN Brigitte Jullien avait reconnu que les gilets jaunes avaient eu «un gros impact sur l'organisation» de l'IGPN. «On a pris notre temps pour travailler car j'estime que ces enquêtes ne doivent pas se faire dans la précipitation», avait-elle souligné.

Parmi les dossiers les plus «médiatiques», celui de Jérôme Rodrigues, «gilet jaune» blessé gravement à l'œil le 26 janvier, a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme».

24 personnes éborgnées depuis le début du mouvement

A Toulon, un policier avait été filmé en train de frapper un homme en marge d'une manifestation. Dans un premier temps, le parquet n'avait pas jugé utile d'ouvrir une enquête avant de se raviser vingt-quatre heures plus tard, quand la préfecture avait lancé une enquête administrative.

Le procureur avait alors saisi l'IGPN et, six mois après, une information judiciaire ouverte. Il arrive aussi que des enquêtes IGPN soient classées sans suite. «Blessé = violences = illégitimité : cette équation est fausse mais elle est très largement véhiculée», selon le cadre de l'IGPN.

Selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne, 24 personnes ont été éborgnées depuis le début du mouvement le 17 novembre, cinq ont perdu une main, un a été amputé d'un testicule, un a perdu l'odorat et une «dizaine» de manifestants ont eu d'autres blessures graves (à la mâchoire, au pied...).

Selon les chiffres l'Intérieur arrêtés à la mi-mai, 2.448 blessés ont été recensés côté manifestants et 1.797 parmi les forces de l'ordre, précise le ministère sans plus de précisions sur la gravité des blessures.

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