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L’écart de salaire hommes-femmes diminue très lentement

À partir de ce mardi, à 16h47, les Françaises travailleront gratuitement jusqu’au 31 décembre. Près de deux mois qui correspondent aux écarts de salaires entre les femmes et les hommes dans l’Hexagone, qui diminuent, mais très lentement.

Cette date symbolique a été calculée par le mouvement féministe Les Glorieuses à partir du chiffre des inégalités de salaire de l’Office européen de statistiques Eurostat, réactualisé chaque année. Sur la base de journées de 7 heures, le collectif a ensuite rapporté cet écart au nombre de jours ouvrés en 2019, sans les week-ends et les jours fériés, ce qui a donné le 5 novembre à 16h47.

Écart de 15,4% des salaires hommes-femmes

«À 16h47, peu importe où vous vous trouverez, ce que vous ferez, ce que vous aurez envie de faire. En tant que femme, vous travaillerez gratuitement et ce, jusqu'à la fin de l'année», ont écrit Les Glorieuses, dans leur newsletter.

Si les résultats précis fournis par Les Glorieuses sont parfois contestés, les différences salariales dans l’Hexagone pour le même âge, le même contrat, la même ancienneté et le même secteur d’activité, persistent bel et bien en France. Pourtant, une loi du 22 juillet 1972 a posé le principe de l’obligation pour les employeurs d’assurer l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale.

Le salaire horaire brut moyen des femmes est 15,4% inférieur à celui des hommes, soit un peu moins que la moyenne européenne (16%). En 2010, cet écart était de 15,6%. Le fossé diminue donc très lentement. «Nous avons certes observé une évolution à hauteur de 0,5 point», a constaté la fondatrice des Glorieuses, l'économiste Rebecca Amsellem. Mais à ce rythme-là, l’égalité salariale parfaite semble encore bien lointaine. Elle devrait être atteinte qu’en…2168.

comment l'expliquer ?

Les raisons sont aussi multiples que complexes mais la principale cause de renforcement des inégalités est la pause postnatale. Plus les mères ont d’enfants, plus elles sont nombreuses à interrompre momentanément leur carrière tandis que les pères, eux, continuent leur activité professionnelle.

C'est pour cette raison que le collectif milite pour instaurer un congé paternité, qui est de 11 jours actuellement, équivalent au congé maternité post-accouchement (10 semaines). D'après une étude publiée par l'Institut national de la statistique (Insee), «la naissance d'un enfant coïncide avec une baisse de salaire chez les mères mais pas chez les pères». «Les écarts de salaire entre femmes et hommes augmentent nettement au cours de leur vie, et en particulier lorsqu'ils ont des enfants», note également l'étude.

Les mères travaillent, plus que les pères, «dans des entreprises dans lesquelles une plus grande part de salariés est rémunérée au Smic», indique l'Institut, alors que les pères sont plus fréquemment en emploi dans des entreprises qui versent des promotions. Les femmes, et a fortiori les mères, sont aussi plus souvent à temps partiel, notamment les années qui suivent une naissance.

A noter que pour réduire ce fossé, une réforme a été inscrite dans la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel visant à renforcer la transparence. Dans ce cadre, les entreprises employant plus de 250 personnes doivent calculer et publier un index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. À partir du 1er mars 2020, l’Index sera déployé pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés.

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