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«Nous voulons reprendre le contrôle de notre politique migratoire» : les annonces d'Edouard Philippe en détail

«Nous voulons reprendre le contrôle de notre politique migratoire». C'est ce qu'affirmé le Premier ministre Edouard Philippe, mercredi 6 novembre, en présentant la nouvelle stratégie du gouvernement sur l'immigration.

«Le sens général de notre action, c'est la souveraineté (...) C'est exprimer et assumer des choix clairs en matière d'accueil et d'intégration» et assurer «un juste équilibre entre les droits et devoirs», a assuré le chef du gouvernement, en détaillant un paquet de 20 mesures au total.

Des quotas pour l'immigration professionnelle confirmés

Mesure sans doute la plus emblématique, Edouard Philippe a confirmé que des quotas pour l'immigration professionnelle allaient être mis en place.

En clair, pour trouver de la main-d'oeuvre aux métiers dits «en tension», à l'instar des carrossiers ou des couvreurs qui peinent à recruter, le gouvernement va «dès novembre» engager les premières concertations pour les compétences et métiers concernés.

D'après le Premier ministre, les premiers décrets et premières circulaires pour établir les objectifs fixés seront ensuite émis «dès la fin de l'année», avant la tenue, «avant la fin de l'année 2020», d'un débat parlementaire, «où seront discutés l'ensemble des mesures».

Ces quotas, qui fonctionneront comme un «référentiel quantitatif» ou «une fourchette», ne seront «pas limitatifs» et ils seront débattus chaque année devant la représentation nationale, dès l'année prochaine.

Un délai de carence de trois mois pour pouvoir bénéficier de certains soins validé

Autre disposition attendue et officialisée par Edouard Philippe, le gouvernement a acté la mise en place future d'un délai de carence de trois mois avant que les demandeurs d'asile ne puissent accéder à la Protection universelle maladie (PUMa).

Un système de sécurité sociale dont ils peuvent aujourd'hui bénéficier dès l'enregistrement de leur demande d'asile. Une mesure qui n'exlcut pas les soins d'urgence et vitaux, prise pour «éviter le détournement de la demande d'asile dans le seul but d'obtenir la prise en charge» médicale, a précisé Agnès Buzyn, présente au côté du Premier ministre.

Les immigrés en France [Cecilia SANCHEZ / AFP]

Les immigrés en France [Cecilia SANCHEZ / AFP]

La protection maladie réduite de 12 à 6 mois pour les sans-papiers

Les sans-papiers, soignés au titre d'un autre régime, celui de l'Aide médicale d'Etat (AME), se verront eux aussi instaurer un «délai de trois mois de résidence en France» pour accéder à l'AME.

Par ailleurs, en cas d'expiration du titre de séjour ou du rejet d'une demande d'asile, ils ne seront couverts par l'Assurance maladie que six mois, contre douze précédemment et un certain nombre de soins et traitements «non-urgents» ne seront plus pris en charge par l'AME.

Enfin, pour lutter contre la fraude, les caisses d'assurance maladie auront accès au fichier Visabio compilant les demandes de visas. La demande d'AME devra en outre se faire «sur comparution physique». 

Entre ouverture et fermeté, l'Etat a dans la foulée fait part de sa volonté d'évacuer dès ce jeudi les campements dans le nord-est de Paris, tout en annonçant la mobilisation de «16.000 logements» pour les réfugiés à partir de l'an prochain.

Le regoupement familial maintenu mais des contrôles renforcés

Toujours dans une logique de lutte contre la fraude, le gouvernement va engager des contrôles accrus autour de l'immigration faite dans le cadre du regroupement familial, même si Edouard Philippe a assuré qu'il ne «toucherait pas» à cette politique d'accueil.

Dans le viseur de l'Etat, sont particulièrement concernées les reconnaissances multiples de paternité, même si celles-ci restent difficiles à quantifier.

Un demi-million d'étudiants étrangers souhaités 

Dernière mesure remarquée, Edouard Philippe a indiqué que l'Etat souhaitait attirer 500.000 «étudiants étrangers» d'ici à 2027 pour «accentuer le rayonnement international» de la France.

«Nous sommes, au niveau mondial, le 5ème pays d'accueil pour les étudiants internationaux, mais nous courons un risque de décrochage car d'autres puissances, comme la Chine, déploient des stratégies pour attirer une part grandissante de ces étudiants», ajoute par ailleurs le dossier de presse détaillant l'ensemble des mesures.

Cette hausse des effectifs visée par Paris s'inscrit dans le cadre de la stratégie «Bienvenue en France» lancée en 2018. La France compte actuellement environ 325.000 étudiants étrangers, selon des documents budgétaires pour 2020.

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