En direct
A suivre

Procès du FN : qu’est-il reproché aux cadres du parti ?

Le parti et plusieurs de ses cadres se retrouvent devant les juges. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Sept cadres de l'ancien Front national (dont l'actuel trésorier du RN, Wallerand de Saint-Just) et trois entités (le FN, le micro-parti Jeanne et une société de communication) sont jugés, du 6 au 29 novembre, pour, à des niveaux divers, abus de biens sociaux, escroquerie et recels ou blanchiments lors des élections présidentielles et législatives de 2012.

L’affaire tourne essentiellement autour de kits de campagne (tracts, affiches, site web), que le FN aurait obligé d'acheter à ses 525 candidats à la députation, au prix de 16.650 euros. Ils étaient fournis par la société de communication Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un ancien du Gud et proche de Marine Le Pen, et son associé Axel Lousteau, lui aussi ex-membre du syndicat étudiant d’extrême-droite (qui n’existe plus officiellement depuis 2017).

des prestations surévaluées pour se faire rembourser

Or, la justice estime que le montage servait en réalité à vendre des prestations «très largement surévaluées» par rapport aux besoins des candidats. Les juges du pôle financier affirment que les kits ont permis d’obtenir un remboursement maximum des frais de campagne par l’Etat (lorsque le candidat dépassait 5 % des voix aux législatives). De plus, pour acheter ces kits, les candidats contractaient un prêt à intérêts auprès du micro-parti Jeanne, dont le secrétaire général était Jean-François Jalkh, actuel eurodéputé. Selon les magistrats, cette opération n’était qu’un «aller-retour comptable», servant à dissimuler le financement du Front national par une personne morale (Riwal).

L’avocat du Front national conteste avec vigueur ces accusations, estimant «sidérant qu’après cinq ans d’instruction, l’accusation ne soit pas en mesure de chiffrer cette allégation de surfacturation». Il indique également qu’«aucun texte ne fixe de tarif» à respecter.

d'autres affaires sont en cours

Par ailleurs, les juges du pôle financier estiment que la société de communication a octroyé au parti un crédit-fournisseur illicite de 950.000 euros et lui a facturé de façon illégale des impressions «largement surévaluées», pour un montant de 412.000 euros, pour la présidentielle de 2012.

Un second volet portant sur des montages financiers semblables a été ouvert en 2016, concernant les municipales et les européennes de 2014, ainsi que les départementales de 2015. Jean-François Jalkh, Frédéric Chatillon et le micro-parti Jeanne seront jugés pour cela prochainement. Dans le même temps, une autre enquête suit son cours à propos du parti, avec les soupçons d’emplois fictifs parmi les assistants des eurodéputés du parti.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités