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Paris : quel avenir pour les migrants évacués des campements du nord-est parisien ?

Alors que 1.611 migrants (réfugiés, demandeurs d'asile et dublinés confondus) – dont 296 personnes en famille – ont été mis à l'abri par les services préfectoraux ce jeudi 7 novembre, la question de leur avenir demeure.

Car si les associations de terrain et les élus locaux se réjouissent de cette opération – qu'ils avaient aux-mêmes appelée de leurs voeux – il n'en demeure pas moins que beaucoup de migrants seraient encore à la rue à Paris à ce jour. En effet, selon les associations, d'autres campements de fortune situés porte d'Aubervilliers n'auraient pas été évacués, et ce, alors que 2.000 y seraient installés selon Bruno Morel, le directeur général d'Emmaüs Solidarité.

Par ailleurs, les élus parisiens redoutent le retour à la rue des migrants mis à l'abri, après l'examen de leur dossier, faute de places d'hébergement disponibles. Et cela, sans compter ceux qui n'ont pas souhaité être évacués et ont préféré se disperser avant l'arrivée de la police. C'est notamment le cas des dublinés, ces migrants qui ont déjà déposé une demande d'asile dans un autre pays de l'Union européenne et qui, à ce titre, ne peuvent déposer un nouveau dossier en France.

«Chacune des personnes évacuées s'est vue proposer une solution d'hébergement temporaire en Ile-de-France [dans l'un des 16 centres d'accueil préparés à cet effet, selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner] et bénéficiera d'une prise en charge sanitaire, sociale et administrative», a ainsi communiqué la préfecture de Paris et d'Ile-de-France, qui a également assuré que ces dernières «feront ensuite l'objet d'un examen complet et approfondi de leur situation administrative [...] qui déterminera leur orientation dans des structures d'hébergement adaptées à leur situation».

Un risque de reconstitution des campements ?

Et pour éviter la reconstitution de nouveaux campements, la préfecture de région – associée à la préfecture de police de Paris – a annoncé avoir pris un arrêté préfectoral, décidant en effet de mettre en place un «un dispositif spécifique» avec la présence physique d'agents de police, complétée par une «surveillante permanente» des sites concernés. «Les personnes qui tenteraient de se réinstaller seront immédiatement contrôlées et leur situation administrative vérifiée», ont déjà prévenu les autorités.

Une solution qui ne paraît pas suffisante ni pour la municipalité, ni pour les associations de terrain, qui appellent l'Etat à mettre en place une vraie politique d'accueil des migrants de manière pérenne, et ce, à l'échelle nationale. «Nous réaffirmons la nécessité d’une politique d’accueil au fur et à mesure des arrivées, faute de quoi les campements se reconstitueront», a notamment alerté Dominique Versini, l'adjointe à la mairie de Paris, chargée des solidarités et de la lutte contre l'exclusion.

De son côté, Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du gouvernement et candidat LREM à la mairie de Paris, a proposé d'expérimenter «l'organisation de l'hébergement d'urgence» par la municipalité elle-même, alors que celle-ci est aujourd'hui la compétence de l'Etat. «Je défends cette idée nouvelle», a-t-il ainsi fait savoir, martèlant être convaincu que «l’enchevêtrement des responsabilités entre l’Etat et la ville [les] condamnera toujours à agir trop peu, trop tard, trop mal».

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