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Une nouvelle souche du sida détectée, une première depuis près de deux décennies

Cette découverte a été réalisée par des scientifiques d'un laboratoire pharmaceutique et d'une université américaines. Cette découverte a été réalisée par des scientifiques d'un laboratoire pharmaceutique et d'une université américaines. [© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP]

Des scientifiques américains ont récemment mis à jour une nouvelle variante du virus du sida. Cette découverte, inédite depuis dix-neuf ans, est loin d'être anodine.

L'étude a été réalisée par des chercheurs du laboratoire pharmaceutique Abbott ainsi que de l'université du Missouri-Kansas City, et publiée dans la revue Journal of Acquired Immune Deficiency Syndromes. Si les conséquences de cette souche sur la santé des malades n'ont pas encore été établies précisément, ils ont au moins réussi à la classer parmi les différents types (VIH-1 et VIH-2) ainsi que sous-groupes (M, O, N ou P) de ce virus, qui a une grande diversité génétique.

Ainsi, cette nouvelle souche appartient au type VIH-1 (le plus courant et contagieux) ainsi qu'au sous-groupe M (responsable de l'épidémie mondiale). C'est la première fois qu'une variante avec ces caractéristiques est détectée depuis la mise en place de ce classement, en 2000.

Quelle efficacité des tests de détection ?

Or, répertorier une souche permet de savoir si les tests de détections de la maladie seront efficaces, ou pas. «Cela peut être un vrai problème pour établir un diagnostic», explique l'une des co-auteurs du rapport, Mary Rodgers, à CNN. Celle-ci travaille aux laboratoires Abbott, qui test 60 % des stocks de sang mondiaux.

De son côté, le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, le docteur Anthony Fauci, se veut rassurant : «Très peu de personnes sont infectées, ce sont des cas isolés. Et les traitements actuels contre le VIH sont efficaces contre cette souche. Il n'y a pas de raison de s'inquiéter». Selon lui, cette découverte permet toutefois d'établir une cartographie plus complète de la maladie.

Trois cas indépendants mis en évidence

Pour pouvoir prouver qu'il s'agissait bien d'une nouvelle souche, les scientifiques ont dû mettre en évidence trois cas indépendants. Une réalisation possible grâce aux progrès de la technologie. Il a fallu en effet séquencer l'ensemble du génome de prélèvements effectués sur des personnes au Congo en 1983, 1990 et 2001.

«Cette découverte nous rappelle que pour mettre un terme à la pandémie du VIH, nous devons continuer à mieux penser à ce virus en constante évolution et à utiliser les dernières avancées en matière de technologie et de ressources pour surveiller son évolution», souligne l'une des co-auteurs de l'étude, Carole McArthur, de l'université du Missouri-Kansas City.

Environ 36,7 millions de personnes dans le monde sont porteuses du virus du sida, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

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