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200 ans plus tard, on sait pourquoi Marat passait ses journées dans une baignoire

Jean-Paul Marat a été assassiné dans son bain par la révolutionnaire girondine Charlotte Corday. [Mort de Marat - Tableau de Jacques-Louis David (1793), conservé au Musée des Beaux-Arts de Belgique]

Figure de la Révolution Française, Marat est mort dans sa baignoire. Il y passait ses journées, visiblement atteint d'une maladie inconnue. Près de 200 ans plus tard, une équipe de chercheurs espagnols pense avoir trouvé ce qui le rongeait.

Le 13 juillet 1793, l'homme politique montagnard travaille dans son bain, en annotant son journal l'Ami du Peuple. Il accepte de recevoir Charlotte Corday, une révolutionnaire girondine. Elle le poignarde par surprise dans le poumon droit, l'aorte et le coeur, et le tue. Le journal se retrouve taché de sang, comme l'a immortalisé son ami Jacques-Louis David dans son célèbre tableau «La Mort de Marat».

un mystere resolu ?

Pour percer le mystère de sa maladie, une équipe de scientifiques biologistes de Barcelone s'est rendu à la Bibliothèque Nationale de France il y a un an. Elle a prélevé des échantillons de sang sur l'exemplaire du journal conservé.

Les chercheurs ont récolté «plus de 500 millions de séquences d'ADN» dont 72 millions seraient humaines et appartiendraient à Marat. Selon le quotidien espagnol El Pais, ils seraient parvenus à trouver également de «l’ADN de virus, de bactéries et de champignons dans le sang de Marat.». Après avoir analysé ces ADN externes, ils auraient conclu que Marat aurait atteint par le champignon Malassezia restricta, qui aurait provoqué chez lui une maladie de peau appelée «dermatite séborrhéique».

des douleurs massives

Comme l'explique le journal, la maladie s'était d'abord déclenchée dans l'aine, avant de se répandre «sur tout son corps, causant de terribles démangeaisons et des ulcères douloureux qu’il ne pouvait soulager que dans une baignoire». Marat pensait avoir été contaminé dans les égoûts de Paris, où il se réfugiait régulièrement pour échapper à ses ennemis politiques. Durant la période de la Terreur, de nombreux révolutionnaires ont été décapités ou assassinés sauvagement.

UNE MORT PROGRAMMEE

Selon le chercheur Carles Lalueza-Fox, «Il n'existait pas de traitement à l'époque contre cette infection.» Si le champignon avait déjà atteint le sang de Marat, le Révolutionnaire aurait pu mourir dans les semaines d'après d'une septicémie. Les résultats ont été publiés sur la plateforme scientifique Biorxiv. Ils n'ont pas encore été confirmés par d'autres équipes scientifiques.

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