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Anne Hidalgo présente son dernier budget, alors que la dette de Paris fait polémique

De nombreux opposants critiquent la hausse de la dette. [© THOMAS SAMSON / AFP]

Lors du conseil de Paris qui s'ouvre ce mardi 12 novembre, Anne Hidalgo a présentéles arbitrages budgétaires pour 2020, les derniers de sa mandature. Et les débats ont été houleux, alors que nombre d'opposants critiquent la gestion de la dette. Avec en toile de fond la question des impôts pesant sur les Parisiens.

Ainsi, le document budgétaire qui a été transmis aux élus parisiens indique que la dette atteindra 5,88 milliards d'euros en 2019. Elle a diminué de 40 millions d'euros par rapport à 2018, où elle atteignait 5,92 milliards d'euros. Et au 31 mars 2020, cette somme devrait se situer à 6,14 milliards d'euros, contre 3,9 milliards d’euros en 2015.

Pour avoir un ordre d'idée, la dette par habitant à Paris (au 1er janvier 2019) était de 2.657 euros. A Lille, ce chiffre est de 3.392 euros, au Havre de 3.634 euros, à Marseille de 3.787 euros et à Nice de 4.867 euros.

Selon les services de l'hôtel de ville, la durée de désendettement actuelle est de 9,42 années, «soit très nettement en deçà» du seuil d'alerte fixé par les spécialistes à 12 ans, a plaidé Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo, chargé des finances, dans une interview au Parisien. La dette s'est «stabilisée», «tous les indicateurs sont au vert», a-t-il ajouté.

Davantage de transparence demandée

Mais les opposants ne l'entendent pas de cette oreille. Cest notamment le cas de Julien Bargeton, ancien adjoint aux finances passé chez LREM. Avec son groupe des Démocrates et Progressistes, il a déposé un vœu pour demander davantage de transparence à propos des investissements, «considérant que la dette va augmenter de 57 % sur la mandature ». «Nous souhaitons que la ville transmette aux élus un bilan pluriannuel des engagements financiers liés aux travaux non terminés et aux nouvelles annonces qui auront un impact sur la prochaine mandature».

David Belliard (candidat EELV aux municipales et allié d'Anne Hidalgo dans la majorité actuelle) estime, quant à lui, que «certaines recettes auraient pu être plus importantes au niveau de la ville. Par exemple, les redevances liées aux opérations commerciales ont été insuffisantes : Formule E, Fashion Week ou encore Marathon de Paris ont parfois coûté plus cher à la ville en termes de frais d’organisation que le montant de la redevance perçue».

Les membres du groupe LR, eux, ont déposé un vœu pour construire un budget 2020 «avec des prévisions de recettes et de dépenses plus réalistes et plus raisonnables» afin de ne pas porter atteinte «à la sincérité budgétaire et aux capacités d'emprunt de la prochaine mandature».

Baisse des aides et hausse de la redistribution

Depuis quatre ans, la ville de Paris a dû faire face à deux phénomènes qui ont pesé sur son budget : la baisse des aides de l'Etat (de 993 millions d'euros en 2015 à 598 millions d'euros en 2019) et la hausse de la redistribution aux autres collectivités (456 millions d'euros en 2015 à 607 millions d'euros en 2019). Au total, cela représente «4 milliards d'euros de perte de ressources pour la ville depuis 2014», souligne la municipalité.

Des tendances lourdes qui n'ont pas empêché Anne Hidalgo de s'en tenir à l'un de ses principaux engagements de campagne de 2014 : pas question de toucher aux impôts dans la capitale. Une promesse qu'elle a réédité en vue d'une éventuelle réélection. Dans le même temps, les «taxes indirectes» ont fortement augmenté : stationnement, amendes, taxes de séjour et sur les résidences secondaires, droits de mutation, tarifs des cantines pour les plus aisées.

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