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IDF : les 10 actions de la région en faveur de la biodiversité francilienne

Photo prise dans la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines (78). Photo prise dans la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines (78). [© KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Réunis en commission permanente, les élus de la région Ile-de-France doivent voter ce jeudi 21 novembre la Stratégie régionale pour la biodiversité. Un plan qui se décline en «70 actions concrètes» en faveur de la biodiversité.

Quatre orientations dites «cardinales» (améliorer la santé des Franciliens grâce à la nature, faire de la biodiversité un atout économique, placer la biodiversité au coeur de l'aménagement et protéger la nature) ont ainsi été imaginées comme «autant de motifs d'agir», selon la région, qui s'apprête ainsi à mettre en place son plan d'action.

Pour cela, Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, entend mobiliser plus de 200 millions d'euros d'ici à 2025, puis 400 millions d'euros à l'horizon 2030. «A l'heure où l'urgence écologique nous est rappelée brutalement [...], la région est résolue à aller encore plus loin en entraînant avec elle un plus large périmètre d'acteurs pour la défense et la reconquête de la biodiversité d'Ile-de-France», se félicite-t-elle.

Parmi ces 70 actions, en voici dix – considérées comme mesures phares du programme – qui seront exposées aux élus régionaux ce mercredi :

Augmenter les villes sans produits phyto

Le plan ambitionne ainsi de «doubler le nombre de communes sans aucun produit phytosanitaire d'ici à 2021, «puis atteindre 100 % des communes franciliennes sans phyto en 2025». Pour cela, la région prévoit d'accompagner financièrement ces communes et ces collectivités, avec l'achat par exemple de «matériel dédié au désherbage».

Entre 2016 et 2019, 114 collectivités ont déjà reçu une subvention au titre du « zéro phyto », pour plus de 1,1 M€. Début 2019, 464 communes ont déclaré ne plus utiliser ce type de produits.

CRÉER QUATRE NOUVELLES RÉSERVES NATURELLES

Alors que la région compte déjà 12 sites classés «réserve naturelle régionale», elle souhaiterait en créer quatre supplémentaires d’ici à 2025, dont une dès 2021. Elle pourrait se situer à la Colline de Saint-Martin et des Rougeaux à Montereau-Fault-Yonne (77) ou encore à Châteaufort-PNR Haute-Vallée de Chevreuse (78).

Celles déjà existantes représentent plus de 1.000 hectares de biodiversité préservée, «avec des sites d’intérêt géologique de renommée internationale», comme celui de Vigny-Longuesse (95).

Diminuer les impacts de l'éclairage public

Dans la continuité des trames vertes – à l'instar de la coulée verte d'Aulnay-sous-Bois (93) par exemple – la région souhaite créer un dispositif de soutien financier afin de diminuer les effets négatifs de l'éclairage public et de constituer ainsi une trame noire en Ile-de-France.

Cette dernière permettra alors, selon la région, «de mettre en place des corridors d’obscurité en Ile-de-France, qui pourront être empruntés par les espèces nocturnes pour se déplacer sans être perturbées par les éclairages en particuliers urbains».

RESTAURER 25 KM DE BERGES 

La région espère pouvoir restaurer 25 km de berges d’ici à 2021, puis 125 km d’ici à 2030. «La renaturation et la restauration des cours d’eau et de leurs berges (effacement d’ouvrages, restauration des lits des cours d’eau, végétalisation des berges...) sont essentiels à la préservation de la biodiversité», fait-elle savoir.

C'est la raison pour laquelle elle souhaite accompagner «techniquement et financièrement» – aidée par l’Agence de l’eau Seine-Normandie – les porteurs de projets, avec l'objectif d'atteindre 150 km à l'échéance 2030.

créer des haies où la faune peut nicher

La plan prévoit également la création de 50 km de haies «favorables aux pollinisateurs et à la petite faune» d’ici à 2021, puis 450 km supplémentaires d’ici à 2030, alors que les haies et les bosquets présents naturellement dans les plaines agricoles franciliennes ont complètement disparu, selon la région, «au cours du siècle dernier».

Une «disparition», selon la région, qui a complètement détruit les habitats de certaines espèces animales, comme par exemple certains oiseaux ou papillons.

ralentir l'urbanisation

Si l'arrêt complet de l'urbanisation et de l'aménagement de l'espace public est impossible dans une région-capitale en pleine expansion, l'Ile-de-France prévoit de faire une cartographie de toutes les zones où il est possible de «désimperméabiliser».

A noter par ailleurs que le recul des terres agricoles au profit de l'urbanisation a drastiquement baissé, passant de 1.800 hectares par an dans les années 2000 à 588 hectares aujourd'hui. Mais l'Ile-de-France demeure quand même la région la plus «artificialisée de France».

TRIPLER L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Alors que l'agriculture biologique ne représente que 3,5 % en Ile-de-France, la région ambitionne d'atteindre les 45.000 hectares, d'ici à 2022, en accompagnant les exploitations agricoles qui le souhaitent à se convertir.

Le même accompagnement sera également prévu pour tous ceux qui souhaitent sortir du glyphosate ou de l'épandage à outrance, et ce, alors même que plusieurs élus demandent déjà l'arrêt immédiat de cette pratique aux abords des habitations.

Créer une Réserve Biologique Intégrale

Située en forêt de Ferrières – massif forestier de 2.889 hectares en Seine-et-Marne (77) – celle-ci deviendrait alors une aire protégée appelée «réserve biologique intégrale (RBI)» et porterait alors, selon la région, «l'objectif de protéger des habitats ou espèces particulièrement représentatives et vulnérables du milieu forestier».

Cette RBI serait la première située dans une forêt de collectivité en Ile-de-France, alors que les huit déjà existantes sont situées en forêt domaniale et sont donc, une propriété de l’Etat. A terme, d'autres sites pourraient être envisagés.

 imaginer des continuités écologiques

Alors que la région a identifié des zones de nature «emblématiques» encerclées par l'urbanisation, qu'elle qualifie «nombreux points noirs», celle-ci souhaite en sélectionner une dizaine et les sortir de leur enclave, en déployant par exemple des «passages à faune».

«La progression des zones périurbaines conduit à l’enclavement progressif de boisements (Saint-Germain en Laye, Sénart…)», a ainsi expliqué la région, qui regrette que de grandes infrastructures de transport, par exemple, coupent ces continuités écologiques.

faciliter les accès aux espaces de nature

A l'instar du Plan sport oxygène (PSO), déjà mis en place pour accompagner les collectivités pour l'installation d'équipements sportifs en plein-air, la région souhaite faciliter les accès aux espaces de nature. Via notamment la création de nouveaux espaces, comme à Pierrelaye-Bessancourt où elle prévoit de créer une forêt.

A ce sujet, plus de 29,1 millions d’euros ont été engagés fin 2019, afin de «soutenir 77 projets» qui doivent «contribuer à la création de plus de 421 hectares de nouveaux espaces verts et à la mise en accessibilité de plus de 49 hectares d’espaces verts existants».

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