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Une fillette prostituée à 10 ans dénonce ses exploiteurs

La petite fille s'est retrouvée au Bois de Vincennes ou rue Saint-Denis, à faire une vingtaine de passes par nuit.[©VALERY HACHE / AFP]

Après avoir quitté le Nigéria, une petite orpheline s’est retrouvée enrôlée dans un réseau de prostitution en France. Agée de 10 ans à peine, la fillette a eu le courage de dénoncer ses exploiteurs.

Tout a commencé en 2014. Alors qu’elle enchaîne les petits boulots dans un salon de coiffure au Nigéria, une des clientes lui propose de rejoindre sa fille dans l’Hexagone pour travailler dans l'univers de la coiffure, rapporte Le Parisien. Mais dès son arrivée à Paris, c’est la désillusion.

La petite fille s'est retrouvée au Bois de Vincennes ou rue Saint-Denis, à faire une vingtaine de passes par nuit. Tous les jours, elle devait verser 600 euros à Queen, celle qui l’a fait venir en France, et 1.000 euros le dimanche. En cas de non-paiement, «elle était battue à coups de ceinture», précise le quotidien régional. 

Le reste de son argent lui servait à payer le loyer d’une chambre (650 euros) dans un pavillon de Goussainville (Val-d'Oise) qu’elle partageait avec trois autres filles avec le même profil qu'elle.

verdict le 6 décembre

C'est grâce à son courageux témoignage que ses exploiteurs sont jugés à partir de ce lundi 25 novembre. Au total, six personnes soupçonnées d'avoir participé à deux réseaux parallèles actifs en Ile-de-France, à Rouen (Seine-Maritime) et à Lille (Nord), comparaissent devant la cour d'assises de Paris, dont Queen, interpellée en 2016, - et qui a depuis reconnu les faits -, ainsi que deux autres femmes. Elles seront jugées pour traite d'être humain en bande organisée.

Depuis, la jeune fille, qui présente des symptômes post-traumatiques à caractère sexuel selon l’expert psychologue, a été placée en famille d’accueil.

«On est face à un réseau parfaitement rodé avec des groupes mafieux qui opèrent au Nigeria et en France. Ce n'est malheureusement pas un épiphénomène mais un système très organisé qui exploite désormais des filles de plus en plus jeunes», a déclaré Me Noémie Saidi-Cottier, qui représente l'association Agir contre la prostitution des enfants (ACPE). Le verdict sera prononcé le 6 décembre prochain.

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