Adjointe de Rachida Dati (LR) à la mairie du 7ème, Philippine Hubin a été désignée par Benjamin Griveaux, lundi, pour conduire la liste LREM dans cet arrondissement lors des élections municipales de mars. Quelques heures plus tard, ses tweets anti-Macron ont refait surface. Embarrassant.
«La vacuité de Macron», un candidat qui n'a «aucune opinion franche sur rien», «un cauchemar» de l'entendre entonner la Marseillaise avec François Bayrou... Ancien soutien de François Fillon, l'avocate du barreau de New York ne s'était pas fait prier, lors de la campagne présidentielle et après, pour taper sur le candidat/président.
L'adjoint au Logement à la mairie de Paris, Ian Brossat, a fait une petite sélection de ses sorties sur Twitter, captures d'écran à l'appui. «Face à Rachida Dati dans le VIIe, les macronistes se sont choisi une tête de liste fière du bilan d’Emmanuel Macron. Et qui a des convictions. Et qui ne retourne pas sa veste. C’est beau le nouveau monde», a ainsi ironisé l'élu communiste.
Face à @DatiRachida dans le 7e, les macronistes se sont choisi une tête de liste qui est fière du bilan d'@EmmanuelMacron.
Et qui a des convictions.
Et qui ne retourne pas sa veste.
C'est beau le nouveau monde. pic.twitter.com/rvQfBWxSeF— Ian Brossat (@IanBrossat) November 25, 2019
Une stratégie pour séduire la droite ?
Mais, au-delà de ces retournements de veste, classiques en politique, ce sont surtout les tweets ou retweets étiquetés à droite toute de Philippine Hubin qui pourraient faire obstacle à Benjamin Griveaux dans sa course à l'Hôtel de Ville. Comme en mars 2018, lorsqu'elle relaie un article du quotidien ultraconservateur Valeurs Actuelles regrettant l'abandon des mots «père» et «mère» dans les actes d'état civil de la mairie de Paris, ou en juin de la même année, lorsqu'elle partage un tweet du militant d'extrême droite Damien Rieu sur l'affaire Théo.
C'est vraiment la pépite des macronistes qui face à @DatiRachida dans le 7e, ont choisi @philippinehubin pour tête de liste une personne pleine de valeurs... d'extrême droite. pic.twitter.com/USuRLvDIEp
— Pierre Monquet (@PierreMonquet) November 25, 2019
C'est également sur le plan du programme politique que Philippine Hubin semble s'opposer à la ligne défendue par Benjamin Griveaux. Quand lui se prononce pour la piétonnisation des voix sur berge de la capitale, elle se dit «clairement contre» dans un tweet de mars 2018. Ce qui présage des conseils de Paris un peu tendus.
Dans #Paris7, c’est @philippinehubin qui représentera Griveaux : adjointe de #Dati, elle s’est opposée à la piétonisation des voies sur berges #bagnolisme pic.twitter.com/D5SOsoXCQm
— La Droite Revient ! (@LaDroiteRevient) November 25, 2019
Face à la polémique naissante, Philippine Hubin a tenu à s'exprimer sur le réseau social à l'oiseau bleu. L'avocate explique s'être toujours définie comme «une femme de droite», mais aussi qu'elle se reconnaît aujourd'hui «dans les combats du président de la République et du Premier ministre». Et finalement, le choix de Benjamin Griveaux pourrait bien être plus rationnel et stratégique qu'annoncé: pour espérer battre la fidèle sarkozyste Rachida Dati, qui de mieux dans ses rangs qu'une autre femme de droite et ancienne collaboratrice de Dati ?
Je suis une femme de droite et je me reconnais dans les combats du Président de la République et du Premier ministre, comme de grandes figures nationales de la droite, de la gauche et du centre.
(2/3)— Philippine Hubin (@philippinehubin) November 26, 2019