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Le verdict de l'affaire Kulik rendu ce vendredi

Jacky Kulik, le père d'Elodie.[DENIS CHARLET / AFP]

Un verdict attendu. Près de 18 ans après les faits, la cour d'assises de la Somme va se prononcer ce vendredi sur l'éventuelle responsabilité de Willy Bardon dans le viol en réunion et le meurtre sordide d'Elodie Kulik. Jugé depuis le 21 novembre, il encourt une peine de réclusion à perpétuité.

Interrogé ce mercredi durant plus de trois heures sur les faits, l’accusé, 45 ans, a maintenu être «étranger» aux faits. «Je n’y étais pas», a-t-il lancé, sous les yeux de Jacky Kulik, le père de la victime, dont le corps avait été retrouvé en juillet 2002 partiellement carbonisé, sur un chemin d'un village picard. Elle avait 24 ans, et dirigeait une agence bancaire.

«Belle, intelligente, brillante», «elle était un exemple pour moi», a témoigné, très ému, son frère Fabien, qui était déjà dans la gendarmerie au moment de sa mort. Son père s'est ensuite avancé à la barre et a lu ses notes, la voix prise par des sanglots et la colère.

Après avoir rappelé les drames qu'il a traversés - la perte de ses deux premiers enfants dans un accident de la route en 1976, le meurtre d'Elodie, et le suicide de son épouse qui a suivi - le septuagénaire a redit son «combat» «mené au nom de sa famille».

Celui de se mettre «à la recherche de la vérité» et  «traquer les criminels» jusqu'au dernier jour. Elodie «avait tout ce que ces monstrueux tueurs n'avaient pas, c'est pour ça qu'ils l'ont tuée», a-t-il lâché, accusant directement Willy Bardon.

Puis les débats se sont à nouveau concentrés sur la voix qu'on entend sur l'appel passé aux pompiers par Elodie, juste avant sa mort. «Il y a ma voix dedans, mais j'ai aucun souvenir» avait reconnu Willy Bardon, en garde à vue en 2013. Des propos sur lesquels le seul homme sur le banc des accusés, dont l'ADN n'a pas été retrouvé sur la scène du crime, est revenu depuis.

Il a en effet affirmé avoir signé ses passages des procès verbaux sous la «pression» des gendarmes, tout en précisant : «c'est un timbre qui ressemble à ma voix». «Le timbre, c'est le visage de la voix», veut croire Me Seban, l'avocat des parties civiles. 

«C'est horrible ce qui est arrivé à cette pauvre fille», «ce qui est arrivé à Monsieur Kulik, je ne le souhaite à personne», a redit Willy Bardon, tout en ajoutant que, pour lui aussi, c'est «dur». Il appartient désormais aux jurés de prononcer l’épilogue de l'une des plus longues affaires criminelles françaises du XXIe siècle.

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