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Paris : la préfecture de police «doit se réformer» selon la Cour des comptes

Depuis dix ans, la préfecture de police de Paris affiche des résultats de mission de sécurité et de police judiciaire «en baisse», selon la Cour des comptes. Depuis dix ans, la préfecture de police de Paris affiche des résultats de mission de sécurité et de police judiciaire «en baisse», selon la Cour des comptes.[© LUDOVIC MARIN / AFP]

Affichant une organisation jugée «trop centralisée» et des résultats de mission de sécurité et de police judiciaire «en baisse», la préfecture de police de Paris doit se réformer, a estimé la Cour des comptes dans un rapport publié ce lundi 16 décembre.

«L'institution doit se réformer et évoluer dans ses modes de gouvernance», a en effet fait savoir la Cour des comptes dans ce rapport qui a étudié pendant près de dix ans - entre 2009 et 2018 - l'organisation et la gestion de cette célèbre institution qui emploie plus de 40.000 personnes.

des pouvoirs jugés «trop centralisés»

Alors que la compétence de la préfecture de police de Paris s'étend aujourd'hui à Paris, à trois autres départements limitrophes (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) ainsi qu'aux trois aéroports parisiens, la juridiction financière de l'ordre administratif français estime les pouvoirs du préfet de police «trop centralisés» pour une zone géographique si étendue.

Les rapporteurs notent aussi un «chevauchement des compétences» entre les services de la PP et ses homologues du ministère de l'Intérieur en matière de police judiciaire, car celle-ci ne relève pas «dans les faits» de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), insiste le rapport, qui ajoute que «l'existence parallèle des deux directions laisserait subsister une organisation peu efficiente marquée par des doublons entre certains services».

TREIZE RECOMMANDATIONS de réforme

Ainsi, les magistrats de la rue Cambon font état de 13 recommandations. Ils suggèrent ainsi de placer les services de police sous l'autorité des préfets départementaux, sans remettre en cause la logique de police d'agglomération qui, selon eux, a permis un «rééquilibrage des effectifs de police entre Paris et la petite couronne».

Par ailleurs, ils estiment nécessaire la création d'une direction zonale de la police aux frontières (PAF) de l'Ile-de-France pour suppléer à l'actuelle sous-direction de la préfecture dont la majorité des moyens est affectée à la gestion de centres de rétention administratifs (CRA) parisiens aux dépens du contrôle des flux migratoires.

Ils proposent aussi une augmentation de la présence de policiers sur la voie publique, un nouveau maillage des commissariats «parfois proches du point de rupture» ou encore un accent sur la gestion des ressources humaines afin de fidéliser les fonctionnaires de police.

certaines mesures déjà prises en compte ?

Le préfet de police Didier Lallement aurait déjà quant à lui «pris acte» de ce rapport, rappelant à l'occasion que la période couverte est «antérieure à sa prise de fonction» et qu'il a déjà proposé des modifications au ministre de l'Intérieur.

Selon la préfecture de police, le préfet aurait notamment déjà «donné plus de marges de manoeuvre et de souplesse» aux décideurs locaux (directeurs territoriaux, commissaires...) et estimerait que ses mesures sont d'ores et déjà «de nature à répondre à plusieurs préoccupations de la Cour».

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