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L'activité des commerces de région parisienne en chute libre pendant la grève

Depuis le début du mois de décembre, de nombreux commerces ont tourné au ralenti ou sont restés fermés. Depuis le début du mois de décembre, de nombreux commerces ont tourné au ralenti ou sont restés fermés.[© FRANCOIS GUILLOT / AFP]

La grève contre la réforme des retraites – qui dure depuis près de deux semaines – handicape fortement les commerces franciliens, qui accusent déjà le coup. La baisse de chiffre d'affaires oscille entre 20 et 60 %, selon la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Paris Ile-de-France.

Frank Delvau, le président de l'Union des métiers de l'hôtellerie (Umih) Paris Ile-de-France, tire ainsi la sonnette d'alarme ce mardi 17 décembre. Selon lui, la situation s'est «nettement agravée» ces derniers jours, avec une «cascade d'annulations», passant de «15 % de baisse d'activité dans l'hôtellerie au début du mois à 30 % aujourd'hui». «Encore pire» du côté de la restauration, avec une baisse «de 40 % voire 50 % des réservations», sans compter «les établissements fermés sur ordre préfectoral le long des parcours de manifestations».

Un mois de décembre pourtant «déterminant»

«Déjà touché par les manifestations des Gilets jaunes en 2019, le secteur du commerce doit faire face à de nombreux problèmes financiers», a ainsi communiqué la CCI, qui a récemment réalisé une enquête à ce sujet auprès de 311 commerçants des secteurs de l'hôtellerie, cafés, restaurants et alimentation en Ile-de-France. Parmi eux, la grande majorité (93 %) note «un impact de la grève sur leur activité économique», dont une baisse de fréquentation et une baisse du chiffre d'affaires constatées dans 96 % des cas.

Une «réalité que j'espère aussi courte que possible» a ainsi déploré Didier Kling, le président de la CCI Paris Ile-de-France, sur Radio Classique, soulignant quant à lui que la moitié des réservations hôtelières avaient été annulées dans la région, que les restaurants étaient vides et que les commerces étaient eux-mêmes particulièrement concernés. Le mois de décembre est pourtant «déterminant» selon lui, représentant généralement à lui seul l'équivalent de deux à trois mois de chiffre d'affaires.

Des entreprises et des salariés en souffrance

«Les entreprises et les salariés souffrent beaucoup de cette grève et ce, malgré une grande solidarité qui se met en place, mais qui ne poura pas fonctionner comme ça très longtemps», a également ajouté Didier Kling. Selon la CCI, de nombreux employés ne parviennent pas à rejoindre leur lieu de travail, entraînant «de nombreux cas d'absentéisme», avec «retards de livraison et annulations» à la clé.

A tel point que, pour l'institution francilienne, la question de la survie de certains commerces de la région va se poser, avec un «report certain sur le e-commerce», et Amazon comme «grand gagnant». «On espère tous que les 15 derniers jours qui nous separe des fêtes puissent rattraper la donne mais je n'en suis pas certain», a admis le président de la CCI.

Seul le secteur de l'alimentation semblerait passer entre les mailles du filet, avec un secteur «moins pénalisé», selon la CCI, en ces périodes de fêtes. Une opinion que ne partagent pas les commerçants du Marché de Rungis, où les grossistes sont nombreux à avoir déjà relevé une baisse des quantités achetées, ainsi qu'une baisse des réservations.

paris appelle l'Etat à RÉAGIR

«Il faut que l’Etat apporte une réponse politique aux conflits sociaux», s'est ainsi exprimée Olivia Polski, l'adjointe à la mairie de Paris chargée du commerce et de l'artisanat, qui regrette que Paris se retrouve seul, «en première ligne» de la mobilisation. «Depuis un an, la mairie a débloqué 2,5 millions d'euros pour aider les commerces touchés via un fonds de soutien, mais également via l'exonération des droits de voiries [taxes sur les terrasses]», a fait savoir l'adjointe.

Pour elle, c'est désormais à l'Etat de prendre sa part de responsabilité, en créant un «fonds de solidarité» à destination des commerces les plus touchés mais également en accélérant le traitement des «1.300 demandes d'indemnisations déposées déjà depuis l'année dernière auprès de la préfecture de police de Paris», dont «très peu ont déjà été instruites».

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