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Réforme des retraites : place au dialogue ?

Depuis quelques jours, les organisations affichent une unité de façade, mais leurs exigences restent différentes. [BERTRAND GUAY / AFP].

Un accord à trouver d’urgence. Alors que la grève contre la réforme des retraites va entrer, mercredi 18 décembre, dans son quatorzième jour, les organisations syndicales doivent être reçues, le même jour, à Matignon.

Au lendemain d’une nouvelle grande mobilisation des opposants dans la rue, le but est simple. Il s’agit de relancer les discussions sur le futur système universel de retraite par points, dans l’espoir de trouver une sortie de crise.

Pour le gouvernement, l’enjeu va surtout consister à obtenir le ralliement des syndicats réformistes, la CFDT en tête, avec pour objectif avoué d’isoler les organisations les plus radicales, telle la CGT de Philippe Martinez.

Car si les syndicats affichent depuis quelques jours une unité de façade, les mots d’ordre restent, eux, différents.

Des points précis en débat

Reçues mercredi et jeudi, chacune leur tour, par le Premier ministre Edouard Philippe pour des réunions «bilarérales» - avant une table ronde le lendemain - les organisations devraient ainsi soulever des points distincts.

Pour la CFDT, les discussions devraient notamment porter sur l’âge pivot. Le premier syndicat de France, dit «réformiste» à l’instar de la CFTC et de l’Unsa, n’est pas opposé à la fusion des 42 régimes de retraites existants en un système universel mais veut «l’améliorer».

En lieu et place d’un «âge d’équilibre» à 64 ans pour une retraite à taux plein, Laurent Berger, a ainsi proposé, ce mardi, une augmentation des cotisations.

Si l’entourage du Premier ministre a dans la foulée fait savoir que «ce n’est pas le scénario du gouvernement», rien n’exclut pourtant que les lignes bougent à ce sujet.

«Le débat peut s’ouvrir», a ainsi admis ce mardi matin sur CNEWS le secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique, Olivier Dussopt.

Avec l’Unsa, premier syndicat à la RATP et deuxième à la SNCF, la CFTC espère elle aussi parvenir à des compromis sur une «meilleure prise en compte» de la pénibilité et un renforcement des dispositifs de retraite progressive qui permettent d’allier pension et activité à temps partiel.

Concrètement, l’idée est d’obtenir le maximum de compensations afin que les salariés affectés, notamment par la disparition des régimes spéciaux, soient le moins lésés.

Des avancées qui étoufferaient ainsi la ligne jusqu’au-boutiste de la CGT et de FO qui, si elles ne cessent de réclamer le retrait du projet, se heurtent à la «détermination totale» du gouvernement à mener à bien la réforme, comme l’a répété, mardi après-midi, Edouard Philippe à l’Assemblée.

Des Français dans l’attente

Toujours est-il que, si le dialogue de sourds se poursuit à Matignon jusqu’à jeudi, l’exaspération des Français, mis à rude épreuve, pourrait bien dégénérer en crise de nerfs.

Pour l’heure, le mouvement de grève bénéficie d’une adhésion massive (entre 54 % et 62 % selon les sondages) mais, faute d’accord, celle-ci pourrait chuter rapidement, alors que Noël approche à grands pas.

Aussi, les déclarations des syndicats et du gouvernement à l’issue des réunions programmées dans les jours à venir, seront scrutées avec la plus grande attention.

Mais le véritable jugement de l’opinion pourrait avoir lieu dès la fin de semaine. Car si la SNCF a assuré, hier, qu’elle pourrait transporter ce week-end tous les passagers munis d’un billet, rien n’indique qu’elle soit au final capable de tenir sa promesse. 

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