En direct
A suivre

Tout savoir sur l'affaire des chercheurs français détenus en Iran

Fariba Adelkhah est une anthropologue franco-iranienne. Fariba Adelkhah est une anthropologue franco-iranienne.[Thomas ARRIVE / Sciences Po / AFP]

Depuis le mois de juin, Téhéran détient l'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah ainsi que le spécialiste de la Corne de l'Afrique Roland Marchal, chercheurs au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po à Paris.

La première est accusée d'espionnage et le second de «collusion contre la sécurité nationale». Le 15 juillet, le ministère français des Affaires étrangères confirme l'arrestation de Fariba Adelkhah, mais sans en préciser la date.

D'après son confrère et ami Jean-François Bayart, professeur à l'Institut des Hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève (Suisse), l'arrestation remonte au 5 juin et la chercheuse est depuis détenue à la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran.

«Ce qui s'est passé me préoccupe beaucoup, nous en sommes informés depuis plusieurs jours», affirme le président Emmanuel Macron. «J'ai exprimé mon désaccord et demandé des clarifications au président (iranien Hassan) Rohani».

L'Iran met en garde Paris contre toute «ingérence»

Le lendemain, l'Autorité judiciaire iranienne confirme l'arrestation.

Le 3 octobre, Paris indique avoir «réitéré à plusieurs reprises sa demande d'accès consulaire pour Fariba Adelkhah, ainsi que sa libération». «Les autorités iraniennes ont refusé cet accès en invoquant sa nationalité iranienne. Sa famille a pu néanmoins lui rendre visite plusieurs fois».

Le 4, Téhéran met en garde Paris contre toute «ingérence», rappelant que «la législation de la République islamique d'Iran ne reconnaît pas de double nationalité pour les ressortissants iraniens».

Le 16 octobre, Paris confirme l'arrestation en juin en Iran de Roland Marchal, en même temps que Fariba Adelkhah, et exige que soit mis fin «sans délai» à «cette situation inacceptable».

L'arrestation de Roland Marchal, connue des milieux universitaires, n'avait pas été révélée à la demande des autorités françaises.

Des confrères de Fariba Adelkhah et Roland Marchal appellent la France à suspendre toute coopération scientifique et universitaire avec l'Iran. Le 10 décembre, Emmanuel Macron réclame une nouvelle fois la libération «sans délai» des deux chercheurs, jugeant leur emprisonnement «intolérable».

Fariba adelkhah entame une grève de la faim

La mairie de Paris lance une campagne de soutien aux deux universitaires, dont les portraits sont affichés devant l'Hôtel de Ville.

Le lendemain, la justice renvoie devant un tribunal de Téhéran une demande de libération sous caution.

Le 26, le CERI de Sciences Po Paris indique que Fariba Adelkhah et sa collègue australienne, Kylie Moore-Gilbert, également accusée d'espionnage, ont entamé une grève de la faim qui, selon d'autres sources, s'accompagne d'une grève de la soif.

Dans une lettre adressée au Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New-York (Etats-Unis), les deux universitaires disent avoir été soumises à de la «torture psychologique» et à des «nombreuses violations de (leurs) droits humains fondamentaux». Le 27, Paris hausse le ton contre Téhéran en convoquant l'ambassadeur d'Iran pour dénoncer la détention «intolérable» des deux universitaires français et exprimer son «extrême préoccupation».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités