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Attaque au couteau de Villejuif : ce que l’on sait

L’agresseur a été identifié comme étant Nathan C, un jeune homme de 22 ans qui souffrait de troubles mentaux. [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Vendredi 3 janvier, un homme a poignardé plusieurs passants à Villejuif (Val-de-Marne) avant d’être abattu par les forces de l’ordre. Au lendemain de cette attaque, qui a fait un mort et deux blessés, que sait-on de l’affaire ? Le point.

Le déroulé des faits

Il était peu avant 14h dans le parc département des Hautes-Bruyères de Villejuif lorsque l’agresseur, vêtu d'une djellaba bleue et muni d’un couteau, a attaqué plusieurs passants aux cris de «Allah Akbar».

Une première personne a été accostée par le mis en cause avant qu'elle ne lui dise qu'elle était de confession musulmane. L'assaillant a alors retenu son geste et lui a alors demandé de réciter une prière en arabe ce que l'intéressé a fait. L'agresseur s'est détourné de lui avant de s'attaquer à un couple, notamment, ainsi qu'à une autre femme par la suite. 

Il se dirigeait vers le centre commercial de la commune voisine, l’Haÿ-les-Roses, lorsqu’il a été «neutralisé» par les policiers locaux de la Brigade anti-criminalité, qui ont fait feu à plusieurs reprises. Le «décès du mise en cause a été constaté à 14h45», a indiqué le parquet. 

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez, qui s'est rendu sur les lieux peu après, a salué «le courage, l'efficacité et la réactivité» des forces de l’ordre.

En plus de l'homme de confession musulmane, la gardienne du parc et un SDF, tous deux présents sur les lieux, ont également été menacés par l'assaillant mais lui ont finalement échappé.

Les victimes

L’attaque a fait trois victimes, dont un mort. L’homme décédé est un habitant de Villejuif de 56 ans, qui se promenait dans le parc avec son épouse. «Il a voulu protéger sa femme et c’est lui qui a pris ce coup de couteau», a indiqué le maire de la ville, Franck Le Bohellec. L'homme présentait une «plaie transfixiante au niveau du coeur», selon la procureure. 

Les deux femmes blessées pendant l'attaque sont sorties de l'hôpital, a indiqué Mme Beccuau, ce samedi. L'épouse de l'homme décédé sous les coups de l'assaillant a été très grièvement blessée au niveau du cou. Aujourd'hui hors de danger, elle s'est vue prescrire 8 jours d'interruption temporaire de travail (ITT). 

Une autre femme, âgée de 30 ans, a été plus légèrement blessée sur la route qui mène au centre commercial de l'Haÿ-les-Roses. Elle s'est quant à elle vue prescrire 3 jours d'interruption temporaire de travail (ITT).  

Qui était l’assaillant ?

Il a été identifié comme étant Nathan C., un jeune homme de 22 ans, né aux Lilas (Seine-Saint-Denis). C'est notamment sa carte bancaire qui a permis de retrouver son identité. 

Les personnes qui ont croisé l'assaillant ont décrit le «calme apparent» affiché par ce dernier pendant l'attaque. Lorsqu'il a été confonté aux forces de l'ordre, il ne s'est pas interrompu et a effectué des gestes qui ont laissé «penser qu’il était porteur d’une ceinture d’explosifs», ce qui n'était finalement pas le cas, a par ailleurs ajouté Laure Beccuau.

Nathan C. était connu des services de police «pour des faits de droit commun» et avait notamment été l'auteur d'une infraction pendant une manifestation «Nuit debout», a précisé la procureure. Mais il était «inconnu des services spécialisés de renseignement» et n'était pas «fiché S». 

Aucun élément évoquant une éventuelle radicalisation n’avait été signalé jusque-là. Toutefois, sur les lieux du drame, un sac lui appartenant a été retrouvé et contenait des objets «liés à la religion» ainsi qu'une lettre testamentaire, selon le parquet de Créteil. La famille de l'homme a indiqué qu'il s'était converti «aux environs de mai ou de juillet 2017», a rapporté la procureure de Créteil. 

Selon les premiers éléments de l’enquête, il souffrait de troubles mentaux et avait fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, dont le dernier a pris fin en mai dernier. Il avait poursuivi un traitement médicamenteux après sa sortie qu'il avait finalement interrompu le mois suivant. 

En plus de montrer des signes de troubles psychiatriques (dès l'âge de 5 ans, selon sa mère), il présentait des hautes capacités intellectuelles. Son parcours d'études supérieures avaient été ternies par ces troubles mais aussi par des problèmes d'addiction. 

L’enquête

Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête, a-t-on appris dans un communiqué transmis samedi soir. 

«Si les troubles psychiatriques importants de l'auteur des faits sont avérés, les investigations des dernières heures ont permis d'établir une radicalisation certaine du mis en cause ainsi qu'une préparation organisée de son passage à l'acte», mais aussi «démontré un parcours meurtrier réfléchi et sélectif de nature à troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur», a expliqué le Pnat dans son communiqué. 

Une enquête pour «assassinat» et «tentative d’assassinat» avait été ouverte dans un premier temps et confiée au service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne et à la Brigade criminelle.

 

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