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Charlie Hebdo, 5 ans après : qui étaient les victimes ?

Le slogan «Je suis Charlie» avait été très largement utilisé par les Français pour montrer leur soutien aux victimes de l'attentat du 7 janvier 2015. [Anne-Christine POUJOULAT / AFP]

En France, tout le monde se souvient du 7 janvier 2015. L'attentat perpétré ce jour-là dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo a fait 12 victimes. Cinq ans après, leurs noms ont toujours une résonnance particulière pour les Français.

Cabu, dessinateur

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© BERTRAND GUAY / AFP

Jean Cabut, de son vrai nom, était âgé de 76 ans au moment de sa mort. Né à Châlons-sur-Marne le 13 janvier 1938, il a publié ses premiers dessins dès l'âge de 16 ans dans l'Union de Reims. Mobilisé en Algérie pendant 27 mois, il est revenu en France profondément antimilitariste. Que ce soit pour Hara-Kiri, Le Canard enchaîné ou, bien sûr, Charlie Hebdo, Cabu a toujours utilisé le dessin pour dénoncer. Il s'est notamment rendu célèbre grâce au personnage du Grand Duduche et à celui du Beauf, caricature d'un Français moyen raciste, alcoolique et misogyne, qui a fait entrer le mot dans le dictionnaire.

 

Wolinski, dessinateur

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© DANIEL ROLAND / AFP

Né le 29 juin 1934 à Tunis, Georges Wolinski avait 80 ans au moment de l'attentat. Passé par Hara-Kiri, l'Echo des savanes, l'Humanité, le Journal du dimanche, Télérama et Le Nouvel observateur, ce dessinateur de presse prolifique était également l'auteur de plusieurs pièces de théâtre, albums ou films. Celui qui aimait particulièrement dessiner le corps des femmes avait été honoré d'une rétrospective à la Bibliothèque nationale de France pour ses 50 ans de carrière, en 2012. En 2011, lorsque les locaux de Charlie Hebdo avaient été incendiés, Wolinski avait affirmé ne plus vouloir «exciter ces fous».

 

Charb, dessinateur

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© FRANCOIS GUILLOT / AFP

Stéphane Charbonnier, alias Charb, est né le 21 août 1967 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). A 47 ans, il était directeur de la publication de Charlie Hebdo depuis 2009, après avoir participé à la relance du journal en 1992.

La religion était une de ses cibles préférées. Les locaux de Charlie Hebdo avaient d'ailleurs été incendiés en 2011 après la publication du numéro spécial «Charia hebdo», comprenant des caricatures du prophète Mahomet. Charb bénéficiait d'une protection policière depuis cet événement.

Son dernier dessin figurait en une du Charlie Hebdo du 7 janvier 2015. Tristement prémonitoire, l'illustration montrait, sous le titre «Toujours pas d'attentat en France», un jihadiste disant «Attendez ! On a jusqu'à fin janvier pour présenter ses voeux».

 

Tignous, dessinateur

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© ALEXANDER KLEIN / AFP

Sa grand mère occitane le surnommait Tignous, la «petite teigne», Bernard Verlhac en a fait son pseudonyme. Âgé de 57 ans au moment de l'attentat, il était publié depuis 30 ans, notamment dans l'Evénement du jeudi, Fluide glacial, Marianne, le Canard enchaîné et Charlie Hebdo. Ses dessins apparaissaient également à la télévision, dans les émissions de Laurent Ruquier, Marc-Olivier Fogiel et Bruno Masure. Spécialiste de l'humour noir, Tignous dénonçait plus particulièrement les inégalités sociales ainsi que les dérives du capitalisme et de la politique.

 

Honoré, dessinateur

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© ALEXANDER KLEIN / AFP

Né le 25 novembre 1941 à Vichy, Philippe Honoré est mort à l'âge de 73 ans. Il faisait partie de l'équipe de Charlie Hebdo depuis sa reparution en 1992 et publiait deux à trois dessins par semaine. Honoré travaillait au total pour une dizaine de titres parmi lesquels Le Monde, Libération, Les Inrockuptibles, Le Magazine littéraire, Lire, L'Evénement du jeudi, La Vie ouvrière ou Hara-Kiri. Il est l'auteur du dernier dessin publié sur le compte Twitter de Charlie Hebdo avant l'attentat. Il s'agissait d'un portrait d'Abou Bakr Al-Baghdadi, alors chef de l'Etat islamique, présentant ses voeux : «Et surtout la santé !».

 

Bernard Maris, économiste

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© JOEL SAGET / AFP

Ses chroniques hebdomadaires publiées dans Charlie Hebdo étaient toujours signées «Oncle Bernard». Bernard Maris, 69 ans en 2015, était à la fois économiste, journaliste et écrivain. Chroniqueur sur France Inter, il écrivait aussi pour Marianne ou le Figaro magazine. Auteur de «Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles», il avait également été nommé conseiller général à la Banque de France.

Elsa Cayat, psychanalyste

Elsa Cayat est la seule femme a avoir été tuée lors de l'attentat dans les locaux du journal. Pyschanalyste, elle recevait ses patients dans son cabinet du 16e arrondissement et signait en parallèle la chronique psy, «Charlie Divan», de l'hebdomadaire satirique. Elle est aussi l'auteur d'un essai intitulé «La Capacité de s'aimer», écrit en collaboration avec François-Xavier Petit et paru de façon posthume.

 

Mustapha Ourrad, correcteur

Né en Kabylie et arrivé en France à l'âge de 20 ans, Mustapha Ourrad travaillait pour Charlie Hebdo depuis une dizaine d'années. Ce sexagénaire n'était généralement présent que le lundi, jour de bouclage. Le 7 janvier 2015, un mercredi, il était venu travailler sur un hors-série à venir. Cet amoureux de Baudelaire, Nietzsche et Dostoïevski venait d'obtenir la nationalité française.

 

Franck Brinsolaro, brigadier

Passé par l'Afghanistan, la Bosnie ou le Liban et membre du Service de la protection (SDLP), Franck Brinsolaro était le garde du corps de Stéphane Charbonnier, alias Charb. Âgé de 49 ans, il était marié à Ingrid Brinsolaro, rédactrice en chef de l'Eveil normand, un journal local de l'Eure. Le brigadier était également père de deux enfants.

 

Michel Renaud

Journaliste de formation, Michel Renaud était dans les locaux de Charlie Hebdo en tant que fondateur du Rendez-vous du carnet de voyage, un festival clermontois. Il venait rendre à Cabu les planches de dessins que ce dernier avait prêté à l'occasion de l'événement auvergnat, lorsque l'équipe du journal l'a invité à assister à la conférence de rédaction. Michel Renaud était accompagné de Gérard Gaillard, Clermontois également, qui a survécu à l'attentat.

 

Frédéric Boisseau, agent de maintenance

Frédéric Boisseau a été la première victime de l'attentat. Il se trouvait à l'accueil de Charlie Hebdo et était employé par l'entreprise Sodexo depuis 15 ans. Il était père de deux garçons.

 

Ahmed Merabet, policier

Affecté depuis huit ans au commissariat du XIe arrondissement de Paris, ce policier de 42 ans a été tué en pleine rue, quelques minutes après l'attaque dans les locaux de Charlie Hebdo. Ahmed Merabet, brigadier à VTT, poursuivait les frères Kouachi lorsque l'un d'entre eux l'a abattu à bout portant alors qu'il était au sol, blessé à la jambe. Son assassinat avait été filmé par un témoin et largement diffusé sur les réseaux sociaux.

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