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Réforme des retraites : quelle issue à la crise ?

Pour tenter de trouver une solution au conflit, le gouvernement multiplie les signes d’ouverture en direction des organisations syndicales. [Photo d'illustration / BERTRAND GUAY / AFP].

Des solutions à trouver. Après plus d’un mois d’une grève historique contre la réforme des retraites, le Premier ministre Edouard Philippe a ouvert, ce mardi 7 janvier, un nouveau cycle de négociations avec les partenaires sociaux.

Si le conflit autour du futur système universel par points est toujours dans l’impasse, l’exécutif a pourtant multiplié, ces derniers jours, les  signaux d’ouverture en direction des syndicats, laissant entrevoir pour la première fois une possible sortie de crise.

Mais celle-ci reste très hypothétique, dans la mesure où les organisations campent toujours sur leurs positions. Les plus hostiles, comme la CGT et FO, continuent d’ailleurs de réclamer le retrait de la réforme et ont prévu deux grosses journées d’action, jeudi et samedi.

L’âge pivot dans toutes les têtes

Pour sortir du blocage, le gouvernement a décidé de faire un pas vers la CFDT de Laurent Berger qui, si elle est favorable au système par points, demande néanmoins le retrait de l’âge pivot.

Fixé, à ce stade, à 64 ans, cet «âge d’équilibre», selon les termes du gouvernement, ferait que les travailleurs qui choisiront de partir à la retraite avant seront pénalisés financièrement (malus), alors que ceux qui choisiront de partir après, seront, à l’inverse, avantagés (bonus).

Une des options envisagées désormais pourrait consister à moduler ce seuil d’âge en fonction de la pénibilité.

Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, préconise même de s’inspirer de l’Agirc-Arrco, le régime complémentaire du privé, qui applique une décote temporaire pour les personnes qui partent avant l’âge pivot.

Des alternatives pourtant rejetées dès ce mardi par Laurent Berger, qui souhaite que l’âge pivot soit bel et bien retiré du projet. Il a même, pour cela, fixé un ultimatum d’ici à vendredi, jour où doit se tenir une «conférence de financement» qu’il a réclamée et obtenue.

L’enjeu de cette réunion est de savoir comment réussir à équilibrer sur la durée le régime et s’il faut, pour cela, là encore obligatoirement passer par un âge d’équilibre. «Si l’objectif [de cette conférence] est de recycler l’âge pivot, la réponse est non», a encore averti Laurent Berger.

Dans ce contexte, l’idée d’un scénario «de secours», qui consisterait pour le gouvernement à renoncer à l’âge pivot, et sauver le reste de sa réforme, a commencé à émerger de nouveau.

Avant d’être aussitôt réfutée par Edouard Philippe qui, mardi après-midi à l’Assemblée, a confirmé que la mesure était bien inscrite au projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres le 24 janvier. 

«Mais», a-t-il dit, «si les organisations syndicales et patronales font une meilleure proposition [...] nous la prendrons à notre compte».

Des opposants déterminés

Reste que le temps presse, car les syndicats qui mènent la fronde contre la réforme sont, eux, toujours aussi déterminés à réclamer un retrait pur et simple du projet.

«Les grèves ne sont pas près de s’arrêter», a ainsi prévenu Catherine Perret (CGT) qui, au passage, plaide également pour une hausse des cotisations patronales, inquiétant un peu plus le Medef qui s’interroge sur le coût total de la réforme.

De son côté enfin, l’insoumis en chef Jean-Luc Mélenchon a, ce mardi, lui aussi de nouveau appelé l’exécutif à retirer son projet. Avec l’espoir sans doute de se refaire une santé électorale à l’approche des municipales de mars prochain. 

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