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Retraites : top départ d'un nouveau round de concertations

Arrivée du gouvernement au premier conseil des ministres à Paris le 6 janvier 2020 [LUDOVIC MARIN / AFP] Arrivée du gouvernement au premier conseil des ministres à Paris le 6 janvier 2020. [LUDOVIC MARIN / AFP]

Retour à la négociation : le gouvernement commence à recevoir mardi syndicats et patronat dans un nouveau round de concertations sur plus de deux semaines, afin de tenter d'éteindre un conflit contre la réforme des retraites qui en est à son 34e jour.

Le ministère du Travail accueillera une première réunion dès 9h30.

Elle sera ouverte par Edouard Philippe, déterminé à mener à bien la réforme transformant 42 régimes de retraite en un seul système par points. Auparavant, le Premier ministre aura été l'invité de RTL à 7H40.

Lundi soir, le chef du gouvernement a dit qu'il était «hors de question» de renoncer au principe d'universalité affiché par la réforme, lors d'une réunion du bureau exécutif de La République en marche à laquelle assistait une douzaine de ministres.

Il a estimé que «le compromis nécessite que chacun fasse un pas vers l'autre» et s'est montré «optimiste sur la capacité à y arriver», a indiqué à l'AFP un participant.

Mardi, face aux partenaires sociaux, seront présents Agnès Buzyn (Solidarités), Laurent Pietraszewski (Retraites), Olivier Dussopt (Fonction publique), mais aussi Muriel Pénicaud.

En première ligne sur d'autres réformes qu'elle a menées à leur terme malgré une fronde syndicale (code du travail, formation professionnelle, assurance chômage...), la ministre du Travail était jusqu'alors peu présente sur le dossier des retraites.

Côté patronat, le Medef, la CPME, l'U2P sont de la partie, tout comme les numéros un de la CFDT, de la CFE-CGC, de la CFTC, de l'Unsa.

La CGT et Force ouvrière, qui mènent la fronde, seront représentées, mais pas par leurs secrétaires généraux, Philippe Martinez et Yves Veyrier.

Dans la foulée, une réunion doit se focaliser en fin de matinée sur la pénibilité et l'emploi des seniors, toujours rue de Grenelle.

Rail : prévisions de trafic [AFP / AFP]
Rail : prévisions de trafic [AFP / AFP]

D'autres suivront : Olivier Dussopt recevra mercredi les syndicats de la fonction publique pour discuter de la retraite progressive et de la pénibilité; Agnès Buzyn lancera le 13 janvier le chantier de l'aménagement des fins de carrière à l'hôpital; Laurent Pietraszewski évoquera l'évolution du minimum de pension jusqu'au 17; la semaine du 13 encore, Jean-Michel Blanquer (Education) parlera méthode et calendrier de négociations en vue d'un protocole d'accord en juin pour les enseignants.

«Conférence de financement»

Des concessions ont déjà été faites par l'exécutif à de nombreux corps de métier, comme les policiers, les danseurs de l'Opéra, les marins, les pilotes... Mais le gouvernement a jusqu'alors échoué à faire cesser la grève illimitée à la RATP comme à la SNCF, la plus longue depuis la création de la compagnie de chemins de fer en 1938.

Le conflit, qui a démarré le 5 décembre et a occasionné 600 millions d'euros de manque à gagner pour le groupe ferroviaire selon son PDG Jean-Pierre Farandou, se poursuit mardi.

La circulation des trains restera «perturbée» avec 3 TGV sur 4 mais seulement un Transilien sur deux en circulation. Aucune ligne de métro ne sera totalement fermée mais le service assuré par la RATP sera loin d'être complet.

Après avoir maintenu le mouvement pendant les fêtes de fin d'année, les syndicats hostiles à la réforme (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) organisent deux nouvelles journées de manifestations et de grèves jeudi et samedi. La CFE-CGC appelle uniquement à descendre dans la rue.

La mobilisation se poursuit dans d'autres secteurs que les transports, en particulier dans les raffineries.

Manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 4 janvier 2020 [FRANCOIS GUILLOT / AFP]
Manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 4 janvier 2020 [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Avant la présentation du projet de loi en Conseil des ministres dans la semaine du 20 janvier, le gouvernement espère encore convaincre la CFDT, qui est favorable au principe d'un système «universel» mais veut des ouvertures sur la pénibilité. Surtout, le premier syndicat français réclame le retrait de l'âge pivot, mesure «injuste» contre laquelle il a lancé une pétition.

Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a semblé ouvrir une porte en suggérant lundi un malus «temporaire» et non viager, sur le modèle de ce qui existe déjà pour le régime complémentaire Agirc-Arrco.

Pour éviter l'«âge d'équilibre», Laurent Berger a lui suggéré l'organisation d'une «conférence de financement» sur les retraites «jusqu'à fin juillet». Une «très bonne proposition», a applaudi Bruno Le Maire, ministre de l'Economie.

«Si c'est pour nous faire avaler le projet de régime de retraite par points, ça ne marche pas», a prévenu a contrario Yves Veyrier, le secrétaire général de FO.

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